La reprise collective est un option de relève pour les propriétaires d'entreprise canadien(ne)s

Tuesday, October 27, 2020
by Meg Ronson
ensemble

Nous savons que la plupart de nos petites entreprises font face à des difficultés financières et opérationnelles sans précédent pendant que la pandémie COVID-19 continue de freiner l'activité économique dans tout le pays. Alors que les bureaux de santé du Canada tentent d’éviter les flambées de la deuxième vague, les dirigeants du gouvernement doivent enfiler l’aiguille entre maintenir les économies et protéger le public contre un virus mortel. Les mesures de protection qui limitent l'encombrement dans les espaces de production et de service à la clientèle, et les mandats qui encouragent les gens à rester à la maison, tous peuvent avoir un impact négatif sur la productivité et les revenus. Cela signifie que, que vous possédiez une entreprise à Vancouver ou à Corner Brook, il est très probable que vous êtes négativement impacté, tout en accumulant des dettes dans le but de garder vos portes ouvertes.

De nombreuses petites entreprises, en particulier dans les petites collectivités rurales et nordiques, fournissent des services essentiels et des emplois dans leur région. Ils peuvent également être des centres sociaux ou culturels cruciaux qui laisseront des cicatrices irréparables sur le paysage économique s’ils ne peuvent survivre la pandémie.

C'est pourquoi la communauté LLP soutient le développement d'une option de récupération qui capitalise sur cette valeur communautaire. C’est une solution dont de nombreux canadiens et canadiennes, sans parler des propriétaires d’entreprise, n’ont jamais entendu parler. Mais cela change rapidement.

LLP est un réseau d'organisations et de professionnels de toutes sortes en pleine croissance : conseil aux entreprises, développement économique, investissement à impact, finance sociale, banquières et caisses populaires, assurance, développement d'entreprises coopératives et sociales, droit et comptabilité. Ils abordent la question de la relève, de la rétention et du rétablissement des entreprises sous de nombreux angles et domaines d'expertise, mais ils ont tous une chose en commun: ils sont passionnés par l'opportunité de changer le secteur des PME pour le mieux. Et l'un de ces changements consiste à faire des reprises socialement durables une option de relève d'entreprise reconnue et viable pour les propriétaires d'entreprises, les entrepreneurs sociaux et coopératifs canadiens et les communautés.

Une reprise socialement durable est un processus par lequel une entreprise est vendue et transformée en une forme à finalité sociale. Que l'entreprise soit une société ou une entreprise individuelle, elle a le potentiel de passer à une nouvelle forme et à un nouveau modèle qui capitalise sur les avantages sociaux et environnementaux qu'elle génère grâce à ses activités.

À quoi cela ressemble en pratique varie considérablement d'un cas à l'autre. Certains des cas les plus courants au Canada sont ceux où une entreprise est vendue à ses employés et constituée en coopérative de travailleurs. Une coopérative de travailleurs peut être une entreprise à but lucratif ou non, mais sa structure en tant que coopérative en fait une coopérative appartenant à la communauté et habilite ses travailleurs à prendre des décisions qui soutiennent cette communauté. Les coopératives appartiennent également à une longue histoire internationale, dans laquelle toutes les coopératives du monde entier sont invitées à respecter sept principes fondamentaux. Suivre ces principes crée une entreprise axée sur la valeur sociale et ce que la plupart des gens appelleraient une entreprise « sociale ».

Les coopératives ne représentent pas le seul modèle d'entreprise sociale. Certaines entreprises sociales appartiennent à des organisations à but non lucratif en tant que bras générant des revenus qui sous-tendent également l'objectif social de l'organisation à but non lucratif. Pensez par exemple à une organisation à but non lucratif qui prône l'emploi de personnes aveugles qui achète une entreprise qui est restructurée afin qu'elle concentre son recrutement sur des personnes aveugles. Ou peut-être une banque alimentaire caritative qui achète un restaurant et redistribue tous les profits du restaurant sous forme de dons à la banque alimentaire, et forme et emploie des jeunes à risque comme travailleurs. Même les municipalités peuvent adopter une reprise socialement durable. Dans les cas où un actif communautaire essentiel appartient à des intérêts privés et est à risque de faillite, une municipalité peut acheter cet actif et le gérer en tant qu'entreprise publique gérée par un conseil de bénévoles communautaires. Cela peut être un petit aéroport ou une marina, qui sont essentiels pour leur secteur touristique local.

Cette option de succession et de rétablissement est rarement entreprise, mais en ces temps changeants, il suffit de quelques précoces pour ouvrir la voie à une économie entièrement nouvelle, dans laquelle les intérêts commerciaux et communautaires sont mariés et une toute nouvelle génération de personnes et d'organisations entreprenantes s'engagent à mieux reconstruire en tirant parti de l'héritage des entrepreneurs d'hier.

À propos du Labo de leadership en patrimoine (LLP)

LLP est une initiative de 18 mois du Waterloo Institute for Social Innovation and Resilience, financée par le Programme de préparation à l’investissement (PPI) du gouvernement du Canada. Nous organisons des ateliers et des événements en ligne pour aider à créer des solutions experts pour la communauté des petites entreprises en transition au Canada. La communauté LLP développe et anime des interventions de marché et des prototypes qui permettent aux acteurs de la finance conventionnelle et sociale, aux prestataires de services aux entreprises et aux dirigeants et leaders communautaires de faciliter les reprises socialement durables d'entreprises existantes dans leurs propres villes et contextes.

À propos du Waterloo Institute for Social Innovation and Resilience (WISIR)

WISIR est un institut de recherche du School of Environment, Enterprise and Development au University of Waterloo qui se consacre à générer des connaissances interdisciplinaires et transdisciplinaires sur les innovations sociales et le processus d’innovation sociale (dynamiques d’apprentissage, d’adaptation et de résilience). Notre approche consiste à poursuivre des recherches et des projets collaboratifs reliant les départements du University of Waterloo, à impliquer des chercheurs du monde entier et à impliquer ceux-ci au-delà des universités. Nous cherchons à mobiliser ces connaissances par le biais d'une gamme de nouvelles offres de programmes d'études et d'opportunités de formation - à la fois à l'intérieur et à l'extérieur d'un cadre universitaire.