Message du président du conseil
Les principes propres à la mécanique quantique rendent possibles des applications, matériaux et technologies révolutionnaires inenvisageables avec les règles classiques. C’est la recherche de ces possibilités qui nous a conduits à nous installer à l’Université de Waterloo, près des autres partenaires de la Quantum Valley. C’est cette même quête qui amène la communauté scientifique croissante de l’IQC à poursuivre ses efforts de recherche et développement.
Grâce à la disponibilité d’installations et d’outils à la fine pointe du progrès (beaucoup sont uniques en leur genre), les chercheurs de l’IQC continuent d’améliorer nos connaissances fondamentales en informatique quantique et de mettre au point des technologies quantiques qui auront une grande valeur pour la société. Ces efforts conduisent aussi à la mise sur pied d’un nombre rapidement croissant de jeunes pousses du secteur quantique au Canada, alors que de plus en plus d’entreprises d’envergure mondiale reconnaissent les capacités uniques de nos chercheurs et entrepreneurs dans le domaine.
J’ai le plaisir de saluer 2 professeurs qui s’ajoutent à notre équipe de chercheurs de classe mondiale. Premièrement, le théoricien David Gosset, ancien postdoctorant à l’IQC, est de retour à titre de professeur agrégé après avoir travaillé au centre de recherche T.J. Watson d’IBM. Ses recherches en algorithmique fondamentale amélioreront les algorithmes quantiques à l’aide d’ordinateurs quantiques. Deuxièmement, Joel Wallman, membre de l’IQC depuis 2013, d’abord comme postdoctorant puis professeur-chercheur adjoint, a maintenant le titre de professeur adjoint à l’IQC. Ses recherches portent sur la simulation de systèmes quantiques.
Voici quelques avancées récentes réalisées par des chercheurs de l'IQC :
- un capteur quantique supérieur aux dispositifs actuels, qui promet d’importantes avancées dans l’imagerie 3D à distance et le suivi de l’efficacité de traitements du cancer (équipe de Michael Reimer);
- une technique d’interférométrie à réseau de phase double et à large bande, qui ouvre la voie à des progrès en imagerie et en sciences des matériaux, de même que pour la recherche en physique quantique (équipes de Dmitry Pushin et David Cory);
- des recherches montrant que certains codes de correction d’erreurs transforment des erreurs cohérentes complexes en erreurs beaucoup plus simples; cette innovation permet de déterminer des taux et seuils d’erreurs, et d’optimiser la récupération d’erreurs dans des ordinateurs quantiques concrets (équipe de Raymond Laflamme);
- des techniques de mesure directe de l’intrication à l’échelle de la picoseconde, cruciales pour connaître les caractéristiques propres à des photons intriqués en temps et pour réaliser des mesures quantiques à grande résolution dans l’espace et le temps (équipe de Kevin Resch);
- des recherches révélant une catégorie d’algorithmes plus puissants que tout algorithme classique, pouvant fonctionner sur des ordinateurs quantiques construits à court terme, car la profondeur du circuit est constante (David Gosset);
- un nouveau matériau quantique réagissant d’une manière extrêmement forte à un champ magnétique et ouvrant la voie au développement de nouvelles technologies quantiques (équipe de Wei Tsen).
Nos théoriciens et nos expérimentateurs continuent de progresser dans la mise au point d’ordinateurs quantiques généraux, ici même à l’IQC. Nos 2 laboratoires d’ions piégés, dirigés par Crystal Senko et Rajibul Islam, fonctionnent avec succès. C’est la première étape vers la mise au point de simulateurs quantiques, puis d’applications de calcul quantique.
Pour favoriser l’innovation et le développement, des investissements à parts égales de l’Université de Waterloo et d’entreprises partenaires, dont Quantum Valley Investments, ont permis la création de Technologies quantiques transformatrices (TQT), dirigé par le professeur David Cory et doté d’un budget de 140 millions de dollars. Un volet-clé est la définition d’un cycle d’innovation propre aux technologies quantiques et la création de l’infrastructure pour le mettre en œuvre. Avec le soutien du FERAC, de l’Université de Waterloo, de la FCI et d’entreprises, TQT a mis sur pied un laboratoire qui offre un outillage complet pour la conception, la fabrication, les tests et le déploiement de dispositifs quantiques. Cette infrastructure attire des chercheurs en physique quantique, faisant de l’IQC un centre de plus en plus important de R-D universitaire et industrielle dans le domaine. Un élément-clé du cycle d’innovation est la construction de simulateurs quantiques. Ceux-ci fournissent des bancs d’essai pour connaître les matériaux quantiques et l’ingénierie des dispositifs quantiques. Trois simulateurs sont en cours de réalisation et seront accessibles à titre de ressources partagées.
Tout cela entraîne la création d’un nombre croissant de nouvelles entreprises liées d’une manière ou d’une autre à l’IQC. Ces entreprises suscitent de plus en plus d’intérêt à l’échelle mondiale et attirent des capitaux d’investisseurs stratégiques du monde entier ainsi que de la communauté internationale du capital de risque.
Avec tous ces progrès, c’est presque difficile de croire que nous ne faisons qu’entrevoir les possibilités du monde quantique. Nul doute que l’année et la décennie qui viennent verront des développements enthousiasmants pour la mécanique quantique dans un grand nombre de domaines. Je suis heureux et très fier que l’IQC et ses partenaires de la Quantum Valley continuent de jouer un rôle moteur dans cette nouvelle industrie mondiale.