By/Par Sandra Klemet-N'Guessan
Read the French version below. / Lisez la version française ci-dessous.
Acknowledgment / Remerciements
The English-to-French translation was done using DeepL Translator and reviewed by S. Klemet-N’Guessan. / La traduction de l’anglais vers le français a été faite à l’aide du logiciel DeepL Translator et a été revue par S. Klemet-N’Guessan.
Have you ever sat in a team meeting, conference room, or workshop, only to find yourself mute because you felt completely lost?
You are not alone. Many of us have felt that wave of discomfort, frustration, or even isolation when we cannot fully follow a discussion. Sometimes, it is because the conversation is packed with specialized terms and concepts we may not be familiar with yet or for which we have a different understanding. Other times, it is because the conversation is happening in a language that is not our first and one we understand only to varying degrees. In many cases, it is both.
Technical and cultural language barriers often collide in research spaces, especially in a world where scientific knowledge is growing rapidly, becoming more specialized, and mostly shared in English—a first language for only 335 million people, about 4.1% of the global population.
Yet, the world speaks over 7,102 languages, many of which are deeply tied to the landscapes we study. Take peatlands, for example. Canada, with its vast carbon-rich peatlands covering over 1.1 million km², is home to nearly 100 languages, most of which are Indigenous. French and English are non-Indigenous and the official languages, but many others are spoken across these peatland regions. Meanwhile, the Congo Basin, comprising the Democratic Republic of Congo and the Republic of Congo, and featuring the world’s largest tropical peatland complex spanning about 167,600 km², hosts over 250 languages, most of them considered Indigenous or local. Lingala, Kituba, Tshiluba, Swahili, and Kikongo are used as national languages alongside French, which is non-native and used as the official language in formal settings (Figure 1).
Figure 1. Map of countries covered by the two peatland research networks - Can-Peat in Canada and CongoPeat in the Congo Basin, spanning the Republic of Congo and the Democratic Republic of Congo.
This raises an important question: How many languages live within peatlands, and could these languages be considered as both cultural and biological heritage that ought to be preserved, much like the ecological and climatic benefits provided by peatlands?
Burns Bog in British Columbia, traditional, unceded territories of several First Nations, including the Tsawwassen, Musqueam, Stó:lō, Katzie, Semiahmoo, Kwantlen, Kwikwetlem, and Tsleil-Waututh Nations. Photo by S. Klemet-N’Guessan.
This is the question guiding my current research project, in which I am exploring the intersection of language and research practices within two peatland research networks: Can-Peat in Canada and CongoPeat in the Congo Basin.
Using a case study approach, I am examining the role of language - or its absence - across various stages of the research cycle: from project design and data collection to data management and results dissemination. Through a preliminary questionnaire and interviews with researchers, language experts, and Local Contexts staff (a platform that supports Indigenous rights and interests in data), I am investigating:
- Whether languages other than English are used at any stage of research, and if so, how and why.
- How researchers think about language as part of open science and Indigenous Data Sovereignty practices.
- The perceived benefits and barriers of using multiple languages in research workflows.
- Whether new or existing support mechanisms are needed to help researchers consider, integrate, or adopt linguistic diversity in their projects.
Field sheet placed on top of vegetation in tourbière de Saint-Charles, Québec, ancestral territories of the Nanrantsouak, N’dakina (Abenaki / Abénaquis), Wabanaki (Dawnland Confederacy), and Wendake-Nionwentsïo Nations. Photo by S. Klemet-N’Guessan.
By drawing lessons from these two contexts, I hope this work will inform future localized, place-based research in peatlands and, more broadly, contribute to conversations about equitable and effective research practices in environmental sciences globally.
Because just as peatlands hold layers of ecological and climate histories, they also hold layers of cultural and linguistic heritage. Recognizing and working with this diversity may not only help us do better science but also build research spaces where more people can truly feel seen, heard, and understood.
Sphagnum moss in Burns Bog, British Columbia, traditional, unceded territories of several First Nations, including the Tsawwassen, Musqueam, Stó:lō, Katzie, Semiahmoo, Kwantlen, Kwikwetlem, and Tsleil-Waututh Nations. Photo by S. Klemet-N’Guessan.
La langue est-elle importante dans la recherche sur les tourbières?
Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver dans une réunion d'équipe, une salle de conférence ou un atelier, et de rester muet tout le long parce que vous vous sentiez complètement perdu?
Vous n'êtes pas le seul. Nous sommes nombreux à avoir ressenti cette sensation d'inconfort, de frustration, voire d'isolement lorsque nous ne parvenons pas à suivre pleinement une discussion. Parfois, c'est parce que la conversation est truffée de termes et de concepts spécialisés que nous ne connaissons peut-être pas encore ou que nous appréhendons différemment. D'autres fois, c'est parce que la conversation se déroule dans une langue qui n'est pas la nôtre et que nous ne la comprenons qu'à des degrés divers. Dans de nombreux cas, il s'agit des deux à la fois.
Les barrières linguistiques techniques et culturelles se heurtent souvent dans les espaces de recherche, en particulier dans un monde où les connaissances scientifiques progressent rapidement, deviennent plus spécialisées et sont principalement partagées en anglais - une première langue pour seulement 335 millions de personnes, soit environ 4,1 % de la population mondiale.
Pourtant, le monde compte plus de 7 102 langues, dont beaucoup sont intimement liées aux paysages que nous étudions. Prenons l'exemple des tourbières. Le Canada, avec ses vastes tourbières riches en carbone couvrant plus de 1,1 million de km², abrite près de 100 langues, dont la plupart sont autochtones. Le français et l'anglais sont des langues non-autochtones et officielles, mais de nombreuses autres langues sont parlées dans ces régions de tourbières. Le bassin du Congo, qui comprend la République démocratique du Congo et la République du Congo et qui possède le plus grand complexe de tourbières tropicales au monde, soit 167 600 km², abrite plus de 250 langues, dont la plupart sont considérées comme autochtones ou locales. Le lingala, le kituba, le tshiluba, le swahili et le kikongo sont utilisés comme langues nationales aux côtés du français, langue non autochtone utilisée comme langue officielle dans les contextes formels (Figure 1)..
Figure 1. Carte des pays couverts par les deux réseaux de recherche sur les tourbières - Can-Peat au Canada et CongoPeat au bassin central du Congo, qui s'étend sur la République du Congo et la République démocratique du Congo.
La langue est-elle importante dans la recherche sur les tourbières ?
Ce constat soulève une question importante : Combien de langues vivent dans les tourbières et ces langues peuvent-elles être considérées comme un patrimoine culturel et biologique qu'il convient de préserver, tout comme les avantages écologiques et climatiques que procurent les tourbières ?
Burns Bog en Colombie-Britannique, territoires traditionels, non-cédés de plusieurs Premières Nations, ce qui inclue les Tsawwassen, Musqueam, Stó:lō, Katzie, Semiahmoo, Kwantlen, Kwikwetlem, and Tsleil-Waututh Nations. Photo prise par S. Klemet-N’Guessan.
C'est la question qui sous-tend mon projet de recherche actuel, dans lequel j'explore l'intersection de la langue et des pratiques de recherche au sein de deux réseaux de recherche sur les tourbières : Can-Peat au Canada et CongoPeat dans le bassin du Congo.
En utilisant une approche d'étude de cas, j'examine le rôle de la langue - ou son absence - à travers les différentes étapes du cycle de recherche : de la conception du projet et de la collecte des données à la gestion des données et à la diffusion des résultats. À l'aide d'un questionnaire préliminaire et d'entretiens avec des chercheurs, des experts en langues et le personnel de Local Contexts (une plateforme qui soutient les droits et les intérêts des autochtones en matière de données), je cherche à savoir:
- Si des langues autres que l'anglais sont utilisées à tous les stades de la recherche, et si oui, comment et pourquoi.
- Comment les chercheurs appréhendent la langue dans le cadre de la science ouverte et des pratiques de souveraineté autochtone des données.
- Les avantages et les obstacles perçus de l'utilisation de plusieurs langues dans les processus de recherche.
- Si des mécanismes de soutien nouveaux ou existants sont nécessaires pour aider les chercheurs à prendre en compte, à intégrer ou à adopter la diversité linguistique dans leurs projets.
Fiche de terrain place au-dessus de la végétation de la tourbière de Saint-Charles, Québec, les territoires ancestraux des Nations Nanrantsouak, N’dakina (Abenaki / Abénaquis), Wabanaki (Dawnland Confederacy), and Wendake-Nionwentsïo. Photo prise par S. Klemet-N’Guessan.
En tirant des leçons de ces deux contextes, j'espère que ce travail éclairera les futures recherches localisées et basées sur le lieu dans les tourbières et, plus largement, qu'il contribuera aux conversations sur les pratiques de recherche équitables et efficaces dans les sciences de l'environnement à l'échelle mondiale.
En effet, tout comme les tourbières abritent des couches d'histoire écologique et climatique, elles abritent également des couches d'héritage culturel et linguistique. Reconnaître et travailler avec cette diversité peut non seulement nous aider à améliorer la démarche et la qualité scientifique, mais aussi à créer des espaces de recherche où un plus grand nombre de personnes peuvent vraiment se sentir considérées, entendues et comprises.
Sphaigne à Burns Bog en Colombie-Britannique, territoires traditionels, non-cédés de plusieurs Premières Nations, ce qui inclue les Tsawwassen, Musqueam, Stó:lō, Katzie, Semiahmoo, Kwantlen, Kwikwetlem, and Tsleil-Waututh Nations. Photo prise par S. Klemet-N’Guessan.