Participation démocratique

La participation démocratique signifie d’être engagé dans l’avancement de la démocratie par l’entremise d’institutions, d’organisations et d’activités politiques.

Une société qui jouit d’un haut niveau de participation démocratique est une société où les citoyens participent à des activités politiques, expriment des points de vue politiques et favorisent les connaissances en matière de politique; où les gouvernements créent des relations, de la confiance, des responsabilités partagées ainsi que des possibilités de participation avec les citoyens; où les citoyens, les gouvernements et la société civile soutiennent des valeurs démocratiques aux échelles locale, provinciale et nationale. Une démocratie saine a besoin de citoyens qui estiment que leur vote compte, sont informés, participent, débattent et défendent des intérêts. Elle a besoin que les gouvernements, à tous les paliers, soient transparents, inclusifs, consultatifs et dignes de confiance. Essentiellement, le leadership politique, la participation citoyenne et la communication démontrent le niveau de participation démocratique.

La participation est en hausse, mais la confiance est en baisse : le paradoxe de la Participation démocratique

​Les tendances en Participation démocratique au Canada sont passablement plus volatiles que dans d’autres domaines du mieux-être, ce qui reflète les fluctuations des cycles politiques. Globalement, après un déclin abrupt suivant la récession, l’engagement des Canadiens envers leur démocratie a augmenté constamment depuis 2011, en hausse de plus de 13 %. Bien que la tendance globale soit positive, l’augmentation cache de graves préoccupations des Canadiens relativement au Parlement fédéral et à la façon dont la démocratie fonctionne. L’élection de plus de femmes au Parlement demeure un défi.

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Nous participons davantage à notre démocratie…

La participation électorale augmente. La participation aux élections fédérales a atteint son point le plus bas depuis 1994, lorsque seulement 58,8 % des Canadiens ont voté en 2008. Cependant, la participation des électeurs a atteint 61,1 % en 2011, et puis 68,0 % en 2015. L’augmentation de 6,9 % de participation des électeurs en 2015 découle du fait que beaucoup plus de personnes âgées de moins de 45 ans ont voté, par rapport aux élections antérieures.

L’écart d’âge des électeurs diminue. Compte tenu d’une plus grande participation de jeunes électeurs lors des récentes élections, nous nous rapprochons d’une représentation de Canadiens de tous âges au Parlement fédéral. L’écart de pourcentage entre les jeunes électeurs et les électeurs âgés était de 38,7 % aux élections de 2004 et de 36,3 % en 2011, mais a chuté à seulement 21,7 % en 2015.

Mais un peu moins d’électeurs admissibles sont inscrits. Le nombre de Canadiens admissibles inscrits pour voter a toujours été élevé, mais il a diminué quelque peu au cours des dernières années. En 1994, 91,5 % des électeurs admissibles étaient inscrits, et en 2014, le pourcentage avait baissé à 88,5 %.

… mais seulement 2 % des Canadiens font du bénévolat pour un parti politique ou un groupe de représentation​

Le pourcentage de Canadiens faisant du bénévolat pour un parti politique ou un groupe de représentation a augmenté, mais est désolant. Depuis 2011, le nombre de Canadiens faisant du bénévolat pour un parti politique ou un groupe de représentation a très peu augmenté, mais globalement, les chiffres demeurent très bas. Seulement environ 2 % des Canadiens ont fait du bénévolat au cours des ans entre 1994 et 2014.

Les communications des députés se sont accrues – particulièrement durant les périodes électorales

Globalement, les députés dépensent plus pour communiquer avec les électeurs. On s’attend à ce que les députés communiquent avec les Canadiens pour solliciter leur participation, rendre compte de leurs activités en tant que représentants, ainsi que s’efforcer de comprendre les préoccupations et les idées de leurs électeurs.^[6] Même si les budgets des députés destinés à l’envoi par la poste de communications imprimées aux membres responsables des ménages canadiens ont augmenté globalement de 23,4 % entre 2001 et 2014, ces communications étaient beaucoup plus fréquentes avant et durant les années électorales, et plus sporadiques dans les périodes intermédiaires.

La confiance en la démocratie et envers le Parlement s’est effritée…

Nous avons perdu du terrain relativement à notre satisfaction de la façon dont la démocratie fonctionne. En 1994, 6 Canadiens sur 10 (59,7 %) déclaraient être satisfaits de la façon dont la démocratie fonctionne au Canada, et en 2008, ce pourcentage avait augmenté de plus de 10 %. En 2014, les nombres avaient reculé à à peine deux tiers des Canadiens estimant être satisfaits de la façon dont la démocratie fonctionne au Canada.

À peine 1 personne sur 3 faisait confiance au Parlement en 2014 – un nouveau plancher. En 2003, près de la moitié des Canadiens (49,2 %) ont déclaré qu’ils faisaient beaucoup confiance à notre Parlement fédéral. En 2014, ce nombre était descendu à un peu plus d’un tiers (35,5 %), la majeure partie de cette baisse étant survenue après 2008.

Bien que ces pourcentages n’incluent pas les élections de 2015, ils suggèrent une forte séparation entre les activités du Parlement du Canada et la mesure dans laquelle les Canadiens font confiance aux politiques et priorités du gouvernement. Alors que notre confiance diminue, elle érode notre croyance en la façon dont la démocratie fonctionne au Canada.

… et les femmes sont toujours sous-représentées au Parlement

Le pourcentage de femmes au Parlement fédéral a augmenté, mais il est encore bien loin de la parité. En 1994, 20,3 % des députés étaient des femmes. En 2011, ce nombre avait augmenté à 24,8 % -- une augmentation minime de 4,5 % en 16 ans. En 2015, on a élu 88 femmes aux élections fédérales, représentant 26,0 % des sièges à la Chambre des communes.^[7] Bien que ces petites augmentations soient encourageantes, la représentation des femmes au gouvernement est toujours nettement inférieure à la proportion de plus de 50 % de femmes que compte la population. À ce taux, nous n’atteindrons pas la parité des sexes avant encore 80 ans.

Conclusion

Des signes indiquent que les Canadiens se remettent peut-être à s’engager dans le processus démocratique. La participation électorale augmente, l’écart entre les jeunes électeurs et les électeurs âgés se rétrécit, légèrement plus de personnes font du bénévolat pour des groupes politiques ou de représentation, et plus de femmes sont députées.

Cependant, on doit faire preuve d’une certaine prudence avant de considérer ces tendances comme étant durables. La participation électorale augmente en grande partie parce que les jeunes se présentent, pas nécessairement en raison d’un retour à l’engagement  généralisé de tous les Canadiens. Nous devons nous concentrer sur la rétention de ces jeunes et sur la communication avec les autres personnes qui se sentent désemparées. L’engagement du gouvernement actuel à entreprendre une réforme électorale pourrait contribuer à favoriser un engagement accru des Canadiens.

Bien que le bénévolat pour des groupes démocratiques ait légèrement augmenté, il s’agit toujours d’une minime proportion des Canadiens. Parallèlement, l’engagement des gens à revendiquer des changements en matière d’environnement, d’enjeux de santé, ou relativement à d’autres enjeux de politiques publiques à l’échelle locale ou mondiale, peut engendrer des avantages importants, non seulement pour la Participation démocratique, mais aussi pour d’autres domaines du mieux-être.

Les Canadiens ne peuvent pas être très fiers d’occuper le 64^e rang au monde quant au pourcentage de femmes siégeant à la Chambre basse ou à la Chambre unique du Parlement^[8]. Même si plus de femmes siègent à notre Parlement fédéral, les progrès vers la parité sont lents, et les femmes sont toujours fortement sous-représentées. Il en va de même pour d’autres groupes au Canada, comme les Autochtones, les minorités visibles ainsi que les Canadiens nés à l’extérieur du pays, qui sont aussi tous sous-représentés.

Compte tenu de la diminution de la confiance à l’égard du gouvernement fédéral et de la satisfaction de la façon dont la démocratie fonctionne, on doit s’efforcer davantage d’engager les citoyens. L’utilisation accrue des médias sociaux par les députés offre aux Canadiens – particulièrement les jeunes Canadiens – une plateforme pour s’engager avec leurs représentants et peut en partie expliquer les accroissements modestes de la participation. De plus, certains gouvernements adoptent davantage des politiques et pratiques de données ouvertes afin d’habiliter les citoyens et d’accroître la transparence. Selon l’OCDE, le Canada est parmi les leaders mondiaux dans ce mouvement. ^[9]

Participation démocratique : indicateurs suivis de 1994 à 2014

• Pourcentage de participation aux élections fédérales
• Ratio entre les électeurs inscrits et admissibles
• Écart de participation entre les électeurs âgés et les jeunes électeurs
• Pourcentage de femmes au Parlement fédéral
• Pourcentage du budget de bureau des députés consacré à l’envoi de communications aux électeurs
• Pourcentage de la population faisant du bénévolat pour un groupe juridique, de représentation ou politique
• Pourcentage de la population étant très ou plutôt satisfaits de la façon dont la démocratie fonctionne au Canada
• Pourcentage de la population faisant très confiance ou plutôt confiance au Parlement fédéral

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