Emploi du temps mesure la façon dont les gens vivent et occupent leur temps. Il désigne la façon dont l’utilisation de notre temps a une incidence sur le mieux-être physique et mental, le mieux-être individuel et familial ainsi que le mieux-être actuel et futur. Il examine la durée de notre semaine de travail, nos modalités de travail, nos niveaux de contrainte de temps, ainsi que le temps que nous passons avec des amis et consacrons à des activités durant nos temps libres.

Le postulat implicite de l’aménagement du temps est la notion d’équilibre. La plupart des activités sont bénéfiques au mieux-être lorsqu’on les pratique avec modération, mais elles sont nuisibles lorsqu’on les pratique avec excès ou ne les pratique pas du tout. Puisqu’il n’y a que 24 heures dans une journée, trop de temps consacré à une activité peut signifier qu’il ne reste pas suffisamment ou pas du tout de temps pour les autres activités qui sont aussi cruciales à notre mieux-être. Non seulement la quantité de temps compte, mais le rythme des activités au cours de la journée et le contrôle relatif que nous avons sur celles-ci peuvent avoir une incidence sur notre qualité de vie globale.

Compromis de la contrainte de temps

Malgré une récente amélioration dans le domaine Emploi du temps, elle a eu, globalement, un effet nuisible sur le mieux-être des Canadiens. Certains indicateurs de l’emploi du temps se sont améliorés, mais d’autres se sont détériorés. Qu’est-ce qui s’est amélioré? Moins de Canadiens travaillent plus de 50 heures par semaine, et plus de Canadiens ont un horaire de travail flexible. Cependant, nous consacrons plus de temps au trajet domicile-travail, et l’emploi est devenu plus précaire. Alors que l’indicateur de contrainte de temps s’est amélioré très légèrement, la façon dont nous utilisons notre temps nous laisse moins de temps pour nos amis et pour du sommeil de qualité.

Tendances de Emploi Du Temps graphique

Retour au début

Nous sommes moins nombreux à travailler de longues heures, et nous avons plus de flexibilité…

  • Moins de Canadiens travaillent plus de 50 heures par semaine. Le pourcentage de Canadiens de la population active qui travaillent plus de 50 heures par semaine a diminué constamment depuis son sommet de 14,6 % en 1994. Durant le milieu des années 2000, le pourcentage s’était stabilisé à un peu plus de 10 % de la population active, mais il a ensuite diminué constamment après la récession pour atteindre son point le plus bas de la période de 21 ans, à 8,7 % en 2014. Peu importent les raisons précises de la diminution, cette tendance à la baisse est positive parce qu’elle réduit le risque de blessures liées au travail et la mauvaise santé associée à de longues heures de travail.
  • Les horaires de travail flexibles sont plus largement accessibles. Que les Canadiens travaillent plus ou moins d’heures, ils ont de plus en plus accès à un horaire de travail flexible, ce qui leur permet de prévoir le moment où la journée de travail débute et où elle se termine. Le pourcentage de Canadiens ayant un emploi rémunéré bénéficiant d’un horaire de travail flexible a augmenté, passant de 35,8 % en 1994 à 43,2 % en 2010, et tout indique que le pourcentage continuera d’augmenter. Bien qu’une telle flexibilité ne réduise pas le nombre d’heures habituellement requis pour la plupart des emplois, elle procure aux employés un sentiment de contrôle plus fort sur la façon dont ils emploient leur temps.

…mais nous sommes plus nombreux à avoir un horaire de travail irrégulier et à travailler moins d’heures, non par choix​

  • Moins de travailleurs ont un horaire de travail régulier le jour. Depuis 1994, un plus faible pourcentage de la population active a un horaire de travail régulier, du lundi au vendredi, le jour. En 2014, le pourcentage avait chuté à 66,5 % de la population active, de son sommet de 74,5 % en 1994. Cette baisse de 8 % signifie que plus de Canadiens ayant un emploi travaillent le soir et le week-end, et selon des quarts rotatifs, et que moins de personnes peuvent synchroniser leur routine quotidienne avec les horaires habituels des services et programmes nécessaires ainsi qu’avec leurs autres activités familiales et communautaires.
  • Le plus grand impact est chez les ménages à faible revenu. Les hommes et les femmes ont été également touchés par les modifications des horaires de travail réguliers le jour. Les employés faisant partie de groupes à revenu plus élevé sont généralement plus susceptibles de conserver un horaire de travail régulier. Les travailleurs canadiens dans des ménages à revenus annuels les plus faibles sont beaucoup moins susceptibles d’avoir un horaire de travail régulier durant les jours de semaine (60,4 %).
  • Les femmes sont plus susceptibles d’être sous-employées. Les nombres de Canadiens de la population active travaillant moins de 30 heures par semaine non par choix ont augmenté considérablement après la récession. Plus de personnes – particulièrement les femmes – travaillent à temps partiel parce que les emplois plus sûrs et à temps plein ne sont pas disponibles. Avant 2008, le pourcentage de tels travailleurs sous-employés avait diminué constamment depuis 1997. Cependant, après la récession, les nombres ont augmenté abruptement (13,1 %) et sont demeurés à ce nivea

Les Canadiens continuent d’éprouver la « contrainte de temps »

  • Un Canadien sur 5 éprouve une forte contrainte de temps. Le pourcentage de Canadiens éprouvant une « contrainte de temps » est demeuré passablement inchangé au cours des années, à peine 20 % des Canadiens âgés de 15 à 64 ans déclarant éprouver un haut niveau de contrainte de temps. Le pourcentage de Canadiens éprouvant un haut niveau de contrainte de temps a atteint un sommet en 1998 (21,1 %), avant de diminuer légèrement au cours des années suivantes. En 2010, 17,4 % des personnes se sentaient pressées par le temps. Les femmes et les parents seuls éprouvent plus fortement la contrainte de temps.

Le temps consacré au trajet domicile-travail continue d’augmenter

  • En 2014, les temps de trajet domicile-travail quotidiens s’approchaient de 1 heure pour les travailleurs canadiens. Entre 1994 et 2010, la durée moyenne de trajet quotidien entre le domicile et le travail pour les Canadiens ayant un emploi rémunéré a augmenté constamment chaque année, atteignant 52,0 minutes, comparativement à 42,6 minutes en 1994. La tendance à la hausse se poursuit, et en 2014, les temps de trajet domicile-travail quotidiens s’approchaient de 1 heure pour les travailleurs canadiens – une augmentation de 40 %. Depuis 1994, cette augmentation représente près de 20 minutes additionnelles par jour consacrées au trajet domicile-travail, ou environ 80 heures par année. Autrement dit, les travailleurs canadiens perdent environ deux semaines de leur temps libre chaque année à effectuer le trajet domicile‑travail.

Nous avons moins de sommeil de qualité…

  • Seulement 1 Canadien sur 3 dort suffisamment. Le pourcentage de Canadiens déclarant avoir entre sept et neuf heures de sommeil de qualité a diminué constamment depuis 1994, passant de 44,2 % à 35,9 % en 2010. En 2014, à peine un tiers des Canadiens dormaient suffisamment et étaient donc à risque d’avoir une moins bonne santé physique et mentale.

… et nous passons de moins en moins de temps avec des amis

  • Le temps passé avec des amis chaque jour a diminué de 30 %. Le maintien de liens sociaux solides avec des amis est un excellent moyen d’aider à contrer les impacts négatifs de la contrainte de temps, de la perte de sommeil et du sentiment réduit d’équilibre travail-vie. Malgré tout, le temps moyen passé avec des amis chaque jour a diminué, étant passé d’un peu moins de deux heures au début des années 1990 à un peu plus de 80 minutes en 2014 – une baisse de 28,2 % au cours de la période de 21 ans. Cette perte de soutien social précieux est ressentie davantage par les femmes et les adultes âgés de 35 à 64 ans – les années où les pressions au travail sont fortes et où un tel soutien est le plus important.

Conclusion

La façon dont les Canadiens utilisent leur temps, et leurs perceptions de ce temps, ont changé drastiquement au cours des deux dernières décennies. Bien que les gens fassent des choix, ces choix sont souvent façonnés et restreints par leurs conditions économiques, de santé, sociales, culturelles et familiales. Cela inclut l’environnement social dans lequel ils vivent, le milieu de travail, le voisinage et l’ensemble de la société.

L'évolution de la nature du travail et du milieu de travail oblige de plus en plus de Canadiens à accepter des conditions de travail moins que souhaitables. Les temps de trajet domicile-travail de plus en plus longs et l’élargissement des cycles de 24 heures sur 24 et de 7 jours sur 7 dans le secteur des services – comme les horaires prolongés des banques ou les épiceries ouvertes 24 heures sur 24 – sont des facteurs qui contribuent énormément à ce que plus de personnes aient un horaire de travail non usuel. Les temps de trajet domicile-travail accrus sont préoccupants parce qu’alors qu’ils augmentent, les Canadiens ont un sentiment réduit d’équilibre travail-vie, et ressentent une plus forte contrainte de temps, un plus grand stress ainsi qu’une satisfaction globale diminuée à l’égard de la vie. Lorsque les temps de trajet domicile-travail s’allongent, particulièrement dans les embouteillages, il y a une augmentation correspondante des conséquences néfastes sur l’environnement, comme le smog et la pollution, ce qui menace la santé publique.

Aujourd’hui, il y a moins de familles où un parent reste à la maison pour aider à gérer la maisonnée, ou s’occuper de la garde d’enfants ou de personnes âgées. Ces facteurs ont tous contribué aux sentiments de contrainte de temps. Les effets de l’évolution des modèles d’emploi du temps – combinés aux diminutions constantes du temps consacré à se rassembler avec des amis pour assurer un soutien social, à faire du bénévolat structuré, à offrir du soutien aux autres dans le besoin et à interagir avec nos enfants – dénotent des résultats inquiétants pour le mieux‑être de tous les Canadiens.

Emploi du temps : indicateurs suivis de 1994 à 2014

  • Pourcentage de Canadians âgés de 25 à 64 ans travaillant plus de 50 heures par semaine dans leur emploi principal
  • Pourcentage de la population active travaillant moins de 30 heures par semaine, non par choix
  • Pourcentage de la population active ayant un horaire de travail régulier durant les jours de semaine
  • Pourcentage de personnes ayant un emploi rémunéré bénéficiant d’un horaire de travail flexible
  • Temps moyen de trajet quotidien domicile-travail pour les personnes ayant un emploi rémunéré
  • Pourcentage de Canadiens déclarant bénéficier de 7 à 9 heures de sommeil essentiel de qualité
  • Temps moyen par jour passé avec des amis (minutes par jour)
  • Pourcentage de personnes âgées de 15 à 64 ans déclarant éprouver des niveaux élevés de contrainte de temps

Retour au début