L’Environnement est l’assise sur laquelle les sociétés humaines sont construites et la source de notre mieux-être soutenu. À une échelle plus large, la protection environnementale comprend la prévention du gaspillage et des dommages, tout en revitalisant nos écosystèmes et en travaillant vers la viabilité de toutes nos ressources.

L’environnement est la base de notre santé, de nos collectivités et de notre économie. Malgré son importance fondamentale pour l’existence humaine et l’abondance des ressources naturelles qu’il offre au Canada, nous négligeons souvent d’apprécier les services des divers écosystèmes fournis par la nature qui maintiennent le mieux‑être des humains. En fait, notre mieux-être est-il à ce point formidable si nous ne pouvons pas respirer l’air ou boire l’eau?

Les progrès environnementaux stagnent

De tous les domaines du cadre de l’ICM, seuls les domaines Environnement ainsi que Loisirs et culture ont connu des diminutions durant la période de 21 ans commençant en 1994. Malgré certaines améliorations modestes après 2003, le domaine Environnement lutte toujours contre de nombreuses pressions. L’empreinte écologique du Canada demeure l’une des plus importantes au monde. Nous n’avons fait aucun progrès à l’égard des niveaux de smog, et nous sommes très loin d’atteindre nos cibles d’émissions de gaz à effet de serre. Bien que les Canadiens réduisent leur consommation résidentielle, il est urgent de prendre des mesures déterminantes produisant un plus grand impact.

Tendances de Environnement graphique

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Notre empreinte écologique est énorme – et inchangée

  • Le Canada a la 4e empreinte écologique par habitant la plus importante au monde. L’empreinte écologique mesure la demande humaine imposée aux écosystèmes de la planète. Celle du Canada a fluctué au cours des années, et en 2014, elle demeurait environ au même niveau qu’en 1994. Même si cette stabilité relative reflète les variations de notre efficience en matière de consommation et de production, notre biocapacité – la capacité des écosystèmes de produire des matières biologiques utiles et d’absorber les émissions de dioxyde de carbone – a diminué constamment durant la même période.[15]

[15] Global Footprint Network. (2016). National Footprint Accounts, 2016 Edition. Consulté à : http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/canada/

 Les émissions de gaz à effet de serre demeurent élevées

  • Nous sommes très loin d’atteindre nos cibles d’émissions de gaz à effet de serre. Le Canada est loin de la trajectoire dont il a besoin pour réduire les émissions à un taux qui évite des changements climatiques dangereux. Globalement, les émissions de GES absolues ont augmenté de 11,7 % de 1994 à 2014, malgré une diminution importante en 2009. L’augmentation des émissions de GES depuis 2009 est particulièrement inquiétante, compte tenu de l’engagement du Canada d’atteindre son objectif de Copenhague de 17 % en deçà des niveaux de 2005 d’ici 2020. Sur une note plus positive, les émissions de GES par habitant sont demeurées essentiellement inchangées depuis 2009.
  • Trois industries produisent 60 % des GES du Canada. En 2013, 60 % des émissions totales de GES du Canada étaient produites par trois secteurs : les industries de combustibles fossiles (26 %), les transports (23 %) et la production d'électricité par l’entremise des services publics (11 %), qui a en fait diminué de plus de 7 % depuis 1990.[16]
     

    [16] Environnement et Changement climatique Canada. (2016). Rapport d’inventaire national 1990–2014 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. La déclaration du Canada à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Sommaire. No de catalogue : En81-4/1F-PDF. Ottawa, ON. Consulté à : https://www.ec.gc.ca/ges-ghg/662F9C56-B4E4-478B-97D4-BAABE1E6E2E7/2016_RIN_Sommaire_fr.pdf

 Le Canada demeure axé sur la production d’énergie aux hydrocarbures

  • La production d’énergie primaire a connu une augmentation globale de 15,6 % de 1994 à 2014. Cependant, pratiquement toute la croissance provient de l’exploitation de combustibles fossiles non renouvelables, qui constituent quelque 86 % de l’énergie primaire dont nous disposons. La production globale pourrait avoir été encore plus grande s’il n’y avait pas eu la diminution après la récession de 2008, et des réductions encore plus grandes se sont produites après 2014 en raison de la chute des prix du pétrole. L’électricité provenant de sources éolienne, solaire et marémotrice a représenté moins de 0,5 % de la production d’énergie globale.
  • L’utilisation résidentielle d’énergie a diminué de près de 20 %. Les ménages canadiens apportent leur contribution en aidant à réduire l’impact sur l’environnement. Même si le lieu de résidence des gens a un effet sur la consommation d’énergie des ménages, en 2011, 82 % des Canadiens prenaient des mesures pour réduire la consommation d’énergie, comme l’utilisation de thermostats programmables et de cordes à linge ou de séchoirs, l’installation de systèmes de chauffage et de climatisation plus efficaces, l’amélioration de l’isolation de la maison, ainsi que le calfeutrage des fenêtres et des portes.[17]
  • Les réserves viables de métaux ont diminué drastiquement depuis 1994. La technologie repose sur les métaux, et la diminution des réserves indique non seulement une menace pour notre économie, mais aussi pour de nombreux aspects de notre vie. La diminution de plus de 40 % des réserves de métaux particuliers (comme le cuivre, le nickel, le plomb, le zinc et l’or) après 1994 indique que notre capacité de réutiliser ou de recycler les produits dans lesquels les métaux se trouvent plutôt que de les jeter ne suit pas le rythme de leur extraction.

[17] Statistique Canada. (2015). Les ménages et l'environnement : utilisation de l'énergie – Analyse. Ottawa, ON. Disponible à : http://www.statcan.gc.ca/pub/11-526-s/2013002/part-partie1-fra.htm

L’agriculture au Canada évolue alors que les terres agricoles s’amenuisent

  • La superficie terrestre totale du Canada consacrée à l’agriculture a diminué de 7,0 % entre 1994 et 2014. En raison de l’urbanisation et du développement accrus exerçant une pression sur les terres disponibles pour l’agriculture, celle-ci est devenue plus résiliente. Même si la quantité de terres agricoles diminue, la taille moyenne des fermes augmente à mesure que la consolidation se produit – par choix ou par nécessité – en réaction aux forces du marché.

Les apports d’eau potable et la qualité de l’air fluctuent au cours des années

  • Notre réserve d’eau douce est vulnérable aux changements climatiques. Au cours de toute la période de 1994 à 2014, la disponibilité d’eau douce dans le Sud du Canada est demeurée inchangée, mais des fluctuations annuelles drastiques sont survenues. Nous avons connu des diminutions de rendements d’eau douce de près de 20 % dans une année, suivies d’augmentations allant jusqu’à 15 % dans les années subséquentes. Les fluctuations sont de plus en plus liées aux changements climatiques et à leurs effets sur le cycle de l’eau, qui à son tour, a un impact sur notre réserve d’eau douce.
  • Les niveaux de smog ne se sont pas améliorés. La qualité de l’air telle qu’elle se reflète par l’ozone troposphérique – ou smog – a fluctué au cours des années et demeure aux niveaux de 1994. Cependant, elle pose toujours des risques potentiels pour la santé respiratoire des Canadiens et peut contribuer à des dommages aux récoltes.

Conclusion

Un environnement durable est lié très étroitement à notre santé physique et mentale ainsi qu’au Dynamisme communautaire. Alors que les changements climatiques donnent lieu à des orages, des sécheresses, des feux et d’autres phénomènes de plus en plus destructeurs, ils menacent les infrastructures et les réseaux sociaux cruciaux[18]. Ils peuvent avoir un effet sur nos aliments, l’air et notre approvisionnement en eau. Ils constituent aussi l’une des plus grandes menaces à notre économie, et par conséquent, à nos Niveaux de vie.

Le domaine Environnement dresse le portrait de l’environnement du Canada qui se détériore grandement. Certains aspects s’améliorent, mais la plupart se détériorent. Les choix que nous faisons, particulièrement face aux défis des changements climatiques, en matière de protection, de gestion et de restauration de ces aspects de l’environnement, ne feront pas que déterminer l’état de nos terres et nos plans d’eau; ils joueront aussi un rôle important dans la détermination de notre mieux-être en tant que Canadiens. Les plans récents annoncés par le gouvernement fédéral à l’automne 2016 visant à établir un cadre pancanadien de réduction des émissions de gaz à effet de serre en attribuant un prix au carbone[19] reflètent le leadership dont nous avons besoin non seulement pour nous attaquer aux changements climatiques, mais aussi pour reconnaître la façon dont de tels gestes permettent de stimuler l’innovation, d’élaborer des systèmes de transport et des infrastructures plus propres, ainsi que de créer des emplois dans une économie plus verte. Les Canadiens s’attendent à un tel leadership; ils comprennent le besoin de ce leadership et l’approuvent.[20]

Bien que le Canada ne soit pas un pays en crise, des signaux d’alarme nous indiquent que tout ne va pas si bien quant à notre environnement et notre mieux-être. Compte tenu de l’accroissement de la population mondiale ainsi que de sa demande vorace et grandissante pour notre capital naturel, il est crucial que les décideurs évaluent les conséquences de la façon dont nous utilisons l’environnement afin d’améliorer le mieux-être de tous les Canadiens.


[18] Santé Canada. (2009). Compréhension des conséquences des changements climatiques sur la santé. Ottawa, ON. Disponible à : http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/climat/impact/index-fra.php

[19] Gouvernement du Canada. (2016). Document d'information : Approche pancanadienne pour une tarification de la pollution par le carbone. Ottawa, ON. Environnement et Changement climatique Canada. Consulté à : http://nouvelles.gc.ca/web/article-fr.do?nid=1132169&_ga=1.72331354.817038081.1464534878  

[20] Anderson, B., & Coletto, D. (2016). Climate, Carbon, and Pipelines: A Path to Consensus? Ottawa, ON: Abacus Data. Consulté à : http://abacusdata.ca/wp-content/uploads/2016/10/Abacus-Release-Carbon-and-Energy-Shift-Oct-2016.pdf

Environnement : indicateurs suivis de 1994 à 2014

  • Empreinte écologique
  • Émissions absolues de gaz à effet de serre (mégatonnes de CO2 par année)
  • Ozone troposphérique (données pondérées selon la population en parties par milliard)
  • Production d’énergie primaire (pétajoules)
  • Indice des réserves viables de métaux
  • Utilisation d’énergie résidentielle
  • Total des terres agricoles (hectares)
  • Apport d’eau annuel dans le Sud du Canada (km3)

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