Loisirs et culture

En participant à des activités de loisirs et culturelles, qu’il s’agisse des arts, de la culture ou des activités récréatives, nous contribuons à notre mieux-être en tant que personnes, à nos communautés et à l’ensemble de la société. La multitude d’activités et de possibilités que nous réalisons et apprécions favorisent notre satisfaction à l’égard de la vie et notre qualité de vie globales.

En tant que formes d’expression humaine, les activités de loisirs et culturelles aident à définir plus complètement nos vies, ainsi que le sens que nous lui donnons et, ultimement, à définir notre mieux-être. Il en va de même durant toute notre vie, peu importent l’âge, le sexe ou le groupe social. L’incidence de la participation à des activités de loisirs et culturelles est encore plus forte pour les membres des groupes marginalisés, comme les personnes ayant des incapacités, les personnes vivant dans la pauvreté ou les membres d’une population minoritaire.

Le temps de loisirs est le plus durement touché

​De tous les domaines, Loisirs et culture a connu le déclin le plus drastique depuis 1994 – six des huit indicateurs de la participation aux loisirs et à la culture sont pires maintenant. La bonne nouvelle est que nous sommes plus physiquement actifs et que l’assistance moyenne à des représentations montre des signes de rétablissement après une baisse considérable suivant la récession. La mauvaise nouvelle est que nous consacrons moins de temps aux arts, à la culture et aux loisirs sociaux. Nous consacrons moins de temps à faire du bénévolat pour des organismes voués à la culture et aux loisirs et nous passons moins de nuitées à l’extérieur du domicile durant les vacances. Le plus troublant est que les dépenses des ménages affectées à la culture et aux loisirs sont à leur point le plus bas depuis 1994. La récession de 2008 a porté un dur coup aux activités de Loisirs et culture des Canadiens et a accéléré le déclin du domaine. Ce n’est qu’au cours des deux dernières années que nous l’avons vu commencer à se rétablir lentement.

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Nous passons moins de temps engagés dans les activités sociales, ainsi que dans les activités artistiques et culturelles

• Les Canadiens passent moins de temps à socialiser avec les autres. La portion moyenne du temps total que les Canadiens ont consacré la veille à des activités de loisirs sociaux a diminué chaque année, passant de 16,1 % en 1998 à 13,2 % en 2014. Bien qu’une diminution de près de 3 % du temps puisse sembler minime, elle représente presque trois quarts d’une heure dans une journée typique.

• La participation aux arts et à la culture représente maintenant moins de 4 % du temps des Canadiens. Le temps consacré à des activités artistiques et culturelles a diminué chaque année de 1994 à 2005. En moyenne, les Canadiens consacrent environ une heure de moins chaque mois à des activités artistiques. Depuis 2005, la participation est demeurée comparativement stable.

• Le déclin des activités de loisirs sociaux a été ressenti le plus par les femmes. En moyenne, les femmes consacrent un pourcentage de leur temps nettement supérieur aux hommes à des activités de loisirs sociaux ainsi qu’artistiques et culturelles, mais la diminution des activités de loisirs sociaux de 1998 à 2014 était plus forte chez les femmes; en fait, le déclin des activités de loisirs sociaux par tous les Canadiens a été ressenti le plus par les femmes.

Nous faisons moins de bénévolat pour des organismes voués à la culture et aux loisirs…

• Le bénévolat en culture et en loisirs a diminué de près de 30 %. Globalement, le bénévolat au Canada a augmenté jusqu’en 1998, avant de diminuer considérablement en 2013, mais le bénévolat particulièrement pour des organismes voués à la culture et aux loisirs n’a pas suivi la même tendance. Le nombre moyen d’heures de bénévolat pour des organismes voués à la culture et aux loisirs a diminué de 29,8 % de 1997 à 2007, mais n’a rebondi légèrement après la récession que pour s’amoindrir à nouveau en 2013. Globalement, le temps consacré au bénévolat a diminué de 29,5 % entre 1998 et 2013.
• Des écarts d’âge et de sexe émergent chez les bénévoles. Bien que le nombre d’heures ait diminué tant chez les hommes et que chez les femmes au cours du temps, en 2013, les hommes ont déclaré une moyenne de deux fois plus de temps de bénévolat pour des organismes voués à la culture et aux loisirs que les femmes. Le temps consacré au bénévolat pour des organismes voués à la culture et aux loisirs est le plus bas chez les Canadiens âgés de 16 à 35 ans, mais continue d’être beaucoup plus élevé chez les personnes âgées de plus de 45 ans.

… et le temps de vacances a chuté après la récession

• Le nombre de nuitées à l’extérieur du domicile durant les vacances a diminué de près d’un tiers. Le nombre total de nuitées que les Canadiens passent à l’extérieur du domicile durant chaque voyage en vacances a été relativement stable de 1994 à 2008, la moyenne variant entre 4,3 et 4,6 nuitées. Cependant, après la récession de 2008, le nombre de nuitées passées à l’extérieur du domicile a diminué drastiquement de près d’un tiers (32,0 %), le nombre de nuitées à l’extérieur du domicile étant en moyenne de moins de trois en 2014. Les Canadiens ont traditionnellement été en mesure de protéger leurs vacances contre les fluctuations de l’économie, mais la récession a nui énormément à cette capacité.

En 2014, les dépenses des ménages en culture et loisirs étaient moindres qu’en 1994

• Les Canadiens dépensent 15 % de moins en culture et loisirs. Indépendamment du fait que le revenu des ménages ait augmenté ou diminué au cours des années, le pourcentage de ce revenu total consacré à la culture et aux loisirs est demeuré à environ 5 % à 6 % de 1997 à 2008. Après la récession, ce pourcentage a diminué chaque année pour se situer à 4,8 % en 2014 – se retrouvant pour la première fois à moins de 5 % durant toute la période de 21 ans. Bien qu’une baisse d’à peine moins de 1 % des dépenses en culture et loisirs puisse paraître minime, elle représente une diminution moyenne de près de 6 000 $ des dépenses du ménage totales au cours de cette période. Les Canadiens dépensent une portion nettement moindre de leurs revenus en culture et loisirs, en baisse de 15,1 % comparativement aux niveaux de 1994, la plus grande partie étant survenue dans les années depuis la récession.

Mais sur une note plus positive…

Les Canadiens recommencent à assister à des représentations ainsi qu’à visiter nos parcs et nos lieux historiques nationaux…

• Après la récession, les Canadiens reviennent aux arts. L’assistance moyenne par représentation a varié légèrement au début des années 2000, et puis a atteint un sommet en 2006, affichant une augmentation de 6,7 % par rapport aux niveaux de 1998. Entre 2006 et 2012, et particulièrement depuis la récession de 2008, l’assistance a dégringolé, diminuant de 22,9 %. Jusqu’à 2014, l’assistance à des spectacles artistiques avait commencé à se rétablir, mais elle demeure tout de même sous les niveaux de 2006.
• L’intérêt pour les parcs et les lieux historiques nationaux du Canada s’est accru. Le nombre de visites annuelles à des parcs et des lieux historiques nationaux du Canada est demeuré stable au cours des années 1990, mais a diminué considérablement immédiatement après 2000. En 2010, il était à son niveau le plus bas depuis 1994 – une diminution de près de 30 % du nombre de visites. Plusieurs facteurs ont contribué au déclin durant cette période, notamment le 11 septembre 2001, les éclosions des virus du SRAS et du Nil occidental, ainsi que la récession économique. Cependant, depuis 2011, le nombre de visites a augmenté constamment et a connu une hausse importante de 11,5 % en 2014, par suite d’activités de commercialisation renouvelées de la part de Parcs Canada, particulièrement pour attirer les nouveaux Canadiens et les jeunes Canadiens qui n’avaient jamais visité de parcs.

… et la participation à des activités physiques continue de croître – pour tous les âges

• Les Canadiens participent à des activités physiques presque quotidiennement. La participation globale à au moins 15 minutes d’activité physique a augmenté constamment, passant de 21 à près de 28 fois par mois de 1994 à 2014, une augmentation globale de 31,2 %. Les taux de participation à des activités comme la marche, le vélo, l’exercice, divers sports, le jardinage et la danse sociale sont demeurés sensiblement stables depuis 2003.
• Les jeunes Canadiens sont les plus actifs, mais les personnes plus âgées adoptent aussi des modes de vie actifs. Les hommes ont déclaré près de deux occurrences d’activité physique de plus par mois que les femmes en 2014, mais les tendances à la hausse étaient les mêmes chez les deux sexes. Bien que la fréquence de participation soit la plus élevée chez les Canadiens âgés de moins de 25 ans, les taux sont presque identiques pour tous les autres groupes d’âge de 25 à 74 ans. Les adultes plus âgés adoptent de plus en plus des modes de vie actifs, ce qui augure bien pour la santé des Canadiens, alors qu’ils avancent en âge.

Conclusion

Les loisirs et la culture contribuent énormément au mieux-être des Canadiens et de leur communauté. Ils contribuent aussi à façonner notre identité nationale et à comprendre qui nous sommes en tant que peuple. Aussi, la diminution globale de la participation des Canadiens à de telles activités est très inquiétante.

On peut se réjouir de savoir que la participation à des activités physiques a augmenté pour tous les groupes d’âge au cours des dernières années, particulièrement en tenant compte des défis que posent le vieillissement de la population et la progression de maladies chroniques comme le diabète et les problèmes de santé liés à l’obésité. En particulier depuis la récession, la capacité des Canadiens de maintenir ou même d’améliorer leur mieux-être grâce à des activités de loisirs a été gravement compromise, alors que les vacances et les dépenses consacrées à des activités et des services de temps libre choisis se sont tous deux effondrés. Il est tout aussi inquiétant de constater qu'au cours des quelques dernières années, les organismes publics, ainsi que les organismes sans but lucratif et bénévoles chargés d’offrir des programmes, des services, des installations et d’autres possibilités récréatives et culturelles, ont connu une diminution du nombre de bénévoles sur lesquels ils peuvent compter et une perte graduelle de leur financement de base.

Ces tendances augurent mal pour le mieux-être des personnes, des communautés et de la société. Si ces tendances devaient se poursuivre, les bienfaits associés aux loisirs et à la culture comme composants essentiels des modes de vie des Canadiens et de nos collectivités ne se concrétiseraient simplement pas. Nous devons renforcer notre capacité d’offrir des occasions et des possibilités de loisirs et de culture à tous les Canadiens. En effet, les droits de la personne fondamentaux aux loisirs et à la participation à la vie culturelle de la communauté, particulièrement les arts, sont enchâssés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies (Articles 24 et 27)^[21], ainsi que dans la Déclaration des droits de l’enfant (Principe 7).^[22] Nous devons donc nous efforcer de protéger et de célébrer la participation aux loisirs et à la culture afin d’améliorer le mieux-être de tous les Canadiens.

Loisirs et culture : indicateurs suivis de 1994 à 2014

• Pourcentage moyen de temps consacré la veille à des activités de loisirs sociaux
• Pourcentage moyen de temps consacré la veille à des activités artistiques et culturelles
• Fréquence mensuelle moyenne de participation à une activité physique durant plus de 15 minutes
• Assistance moyenne par représentation à toutes formes de représentations des arts de la scène
• Nombre moyen d’heures de bénévolat pour des organismes récréatifs et culturels
• Nombre moyen de visites par site aux parcs et lieux historiques nationaux
• Nombre moyen de nuitées passées à l’extérieur au cours de voyages durant les vacances, pour des destinations à au moins 80 km du domicile
• Dépenses en toutes formes de loisirs et culture en tant que pourcentage des dépenses totales du ménage

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