David johnstonSon excellence le très honorable David Johnston – C.C., C.M.M., C.O.M., C.D., gouverneur général et commandant en chef du Canada

Collectivement, cet indice nous aide à déterminer les tendances relatives à notre qualité de vie globale, nous procurant ainsi un outil puissant pour agir.

Compréhension du problème

Le Canada, comme la plupart des pays, n'a pas d'instrument unique et national pour suivre notre qualité de vie globale et en rendre compte. Le produit intérieur brut (PIB) n'a pas été conçu en tant que mesure du progrès social ou de la qualité de vie, et ne visait pas à constituer une telle mesure. Il s’agit simplement du calcul de la valeur de tous les biens et services produits dans un pays durant une année. Même le « père du PIB », le lauréat du prix Nobel Simon Kusnetz, reconnaissait qu’« On ne peut guère présumer du mieux-être d’une nation à partir d’une mesure du revenu national, tel qu’il est défini par le PIB. »

Au fil du temps, le PIB est apparu comme un substitut du mieux-être. En tant que mesure centrale de ce que nous nommons la productivité, le PIB oriente les politiques économiques et sociales, mais  ne fait pas nécessairement en sorte que nous nous portions mieux en tant que nation. Cela est un gros problème.

En tant que mesure du revenu national, le PIB ne fait pas la distinction entre les activités bénéfiques pour notre société et celles qui lui sont nocives. Imaginez-vous le PIB comme une gigantesque calculatrice dotée d’une fonction d'addition, mais ne comportant pas de fonction de soustraction. Le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, la construction de prisons et l'embauche de policiers pour contrôler la criminalité, la destruction de zones vertes pour faire de l’étalement urbain, la surexploitation de nos ressources naturelles au point de compromettre leur durabilité, ainsi que l'utilisation de combustibles fossiles qui polluent notre air et réchauffent notre planète, sont toutes des activités qui font grimper le PIB.

Parallèlement, le PIB omet d'inclure une foule d'activités bénéfiques pour la société, comme la valeur non rémunérée des tâches ménagères, de la garde d’enfants, du bénévolat et du temps consacré aux loisirs, parce qu’ils ont lieu en dehors du marché formel. De plus, le PIB n’inclut pas de soustractions pour les activités qui réchauffent notre planète, polluent notre air et nos cours d’eau, ou détruisent les terres agricoles, les terres humides et les forêts matures. La notion de durabilité – nous assurer que les ressources précieuses sont préservées pour les générations futures – ne fait pas partie de l’équation.

Pour que le mieux-être puisse s’améliorer dans ce pays, nous devons d’abord suivre les indicateurs du mieux-être et en faire rapport, afin de mieux comprendre les causes fondamentales de notre qualité de vie actuelle. Voilà où l’ICM est utile.

Une solution fabriquée au Canada ayant un potentiel turbulent

L’ICM comble une profonde lacune dans le dialogue canadien au sujet de l’élaboration de politiques publiques. Il contribue à créer un dialogue qui va au-delà de ce que le PIB, en tant que mesure purement économique, peut nous révéler au sujet de notre mieux-être.

L’ICM fait la distinction entre les activités bénéfiques pour notre mieux-être global et celles qui lui sont nocives. Il traite les activités bénéfiques comme des actifs et les activités nocives comme des déficits – fournissant ainsi un portrait plus précis du mieux-être des Canadiens. Selon le cadre de l’ICM, « moins est souvent (quoique pas toujours) mieux » – moins de criminalité, moins de pollution, moins de tabagisme, ainsi qu’une vie plus longue et meilleure sont tous des aspects qui font croître l’ICM.

L’indice national ICM :

  • fait la distinction entre les bonnes choses comme la santé et l’air pur, et les mauvaises choses comme la maladie et la pollution;
  • promeut le travail bénévole et la prestation de soins non rémunérée en tant que biens sociaux, et considère la surcharge de travail et le stress comme étant des déficits sociaux;
  • attribue une valeur au niveau de scolarité, à l’apprentissage préscolaire, à la sécurité économique et personnelle, à la propreté de l’environnement, ainsi qu’à l’équité sur les plans social et de la santé;
  • valorise un meilleur équilibre entre l’investissement dans la promotion de la santé et les dépenses en traitement des maladies.

Nos constatations

Depuis 1994, à plusieurs reprises, le PIB a crû plus rapidement que l’ICM. Notre mieux-être accuse constamment du retard par rapport au PIB, ce qui démontre ce que nous savons déjà intuitivement, mais que nous arrivons maintenant à prouver : une bonne vie n’est pas seulement une affaire d’économie. Au cours du temps, notre rendement économique dépasse clairement les choses qui comptent véritablement pour notre mieux-être.

L’ICM fournit une analyse révélatrice et exhaustive de la façon dont nous nous portons véritablement dans les aspects de nos vies qui nous tiennent le plus à cœur. Et, en raison de la façon dont le jeu d’indicateurs sociaux, économiques et environnementaux multidimensionnels de l’ICM sont connectés et interagissent, l’amélioration du mieux-être dans un aspect principal a une incidence positive sur de nombreux autres aspects. Il s’agit d’une approche systémique fondée sur les faits.

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