Élise Lepage, Ph.D.
Associate Professor
Department of French Studies
Modern Languages, room 330
University of Waterloo
519 888-4567 Ext. 33593 | elepage@uwaterloo.ca
Dès les premières lignes de Brasser le varech (2017), Noémie Pomerleau-Cloutier fournit le “code” ou la “clé” de son recueil, la Flore laurentienne du Père Marie-Victorin. Ce recueil, dont les titres de sections reproduisent le cycle forestier, est une exploration de la forêt nord-côtière à laquelle est liée la figure disparue du père.
icitte
fait frette
y vente
la terre est dure
c’est grand
icitte
y a de l’horizon
à bouffer pour tout le monde
[...]
dans l’fond
icitte
même les glaciers
sont pas restés
C’est un milieu exigeant évoqué par un riche vocabulaire lié à la botanique et à la foresterie, source de tout l’imaginaire qui draine le recueil: «la douleur le tailladait / il a voulu mourir plusieurs fois / […] / le cœur ligneux / s’est envoyé le bois / son bois / en pleine face / la 138 dans le crâne / vers la fin / on avait avancé / la classification / de son espèce végétale / il était trop tard / l’émondeuse avait commencé / son travail.»
Le sujet essaie de dépasser la perte de la figure paternelle en décodant les paysages forestiers qui étaient siens grâce à son “exemplaire vintage de la Flore laurentienne” qu’elle a retrouvé.
tu apprends à vivre
avec une branche
plantée solide
en travers du tronc
quand on caresse
tes chicots
des bouts d’écorce volent
en fragiles cicatrices