Expérience sur le terrain des étudiants du séminaire FR 671-F17 « Espaces et paysages des littératures de la francophonie canadienne »

sous la direction d’Élise Lepage 

avec l’assistance de Chloe Nelson

et la participation de:

Kojo Ampah                            Mohneet Aulakh

François Duclos                       Sushma Dusowoth

Christine Henstridge                 Mannat Lidder

Samuel Schirm                        Megan Talbot

table

Fermer les yeux et s’en remettre complètement à une autre personne.

Se sentir vacillant au sommet d’un escalier;
humer la brise de la fin mars entre les branches;
entendre soudain tous les bruits blancs qui meublent salles et corridors des bâtiments publics;
sentir les pavés disjoints sous ses pieds;
et plus encore, s’appuyer sur une personne que l’on ne connaît pas, accepter de se confier physiquement à cette personne.

C’est à cette expérience d’attention accrue aux différentes perceptions sensorielles et à la confiance en l’autre qu’invitait l’activité « Paysages aveugles ». Les huit étudiants du séminaire se sont assemblés par paires, en ayant soin de s’associer à la personne qu’ils ou elles connaissaient le moins. À tour de rôle, l’un.e fermait les yeux pour être totalement disponible aux sensations autres que visuelles, tandis que l’autre se dévouait à prendre soin de lui ou d’elle, dans une posture de sollicitude et de prévenance. Le groupe a ainsi arpenté un itinéraire prédéfini, à la fois intérieur et extérieur, bâti et naturel, dont certains lieux étaient connus et d’autres inconnus aux participants. Presque tous ont d’ailleurs confié n’avoir eu aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient pendant la plupart de l’expérience.

Dessin texte

Immédiatement à la fin de la marche, chaque participant a dessiné en noir sur une feuille le trajet qu’il avait parcouru, tel qu’il l’avait perçu. À cette feuille est venu se superposer un calque sur lequel chaque participant a dessiné en couleurs les sensations et émotions ressenties tout au long du trajet.

Dans les jours qui ont suivi, chaque participant a écrit un court texte rendant compte de son expérience.

Contraindre l’œil au repos permet d’aiguiser toutes les autres sensations : l’audition, l’odorat, le toucher, la proprioception (la conscience du corps) et le sens vestibulaire (les mouvements du corps dans l’espace) ont beaucoup été sollicités.

Blind landscapes

The experience on land by students of the FR 671-F17 seminar « Espaces et paysages des littératures de la francophonie canadienne »

Under the direction of Élise Lepage

With the assistance of Chloe Nelson

And the participation of:

Kojo Ampah                            Mohneet Aulakh

François Duclos                       Sushma Dusowoth

Christine Henstridge                 Mannat Lidder

Samuel Schirm                        Megan Talbot

main

Closing the eyes and allowing oneself to be controlled by another person.

Feeling unsteady at the top of a staircase;

smelling the breeze of the end of March between the tree branches; 

suddenly hearing all the white noise that occupies rooms and corridors of public buildings;

feeling the uneven cobblestone under one’s feet;

and again, relying on a person that one does not know, accepting physically confiding in this person.

The activity, « Paysages aveugles » encompassed an experience of increased attention to different sensory perceptions and the trust in another person. The eight students of this seminar were assembled in pairs, making sure to find a partner that he or she did not know as well. Taking turns, one closed their eyes, allowing themselves to be entirely available to all senses other then sight, while the other devoted themselves to taking care of he or she, in a situation of solitude and consideration.  The group then walked a predefined itinerary, both inside and outside, built and natural, of which certain places had been known and others unknown to the participants. Almost all the students admitted to not having any idea of their location during majority of the experience.

CalligrammePont

Immediately at the end of the walk, each participant drew in black on a piece of paper the journey that they travelled, as they perceived it. This paper was then overlaid by tracing paper on which each participant drew in colour the sensations and emotions felt throughout the journey.

In the days that followed, each participant wrote a short text summarizing their experience.

Forcing oneself to lose their sight allows them to hone in on their other senses: hearing, smell, touch, proprioception (consciousness of the body), and vestibular sense (movements of the body in space). 

marcher