Trois propositions issues de l’Institut d’informatique quantique (IQC) bénéficient d’un financement conjoint Canada–Royaume-Uni qui vise à réunir des représentants de l’industrie ainsi que des milieux universitaire et gouvernemental, afin d’accélérer le développement de technologies quantiques.
Innovate UK, qui fait partie d’UKRI (UK Research and Innovation – Recherche et Innovation Royaume-Uni), et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) ont annoncé aujourd’hui les récipiendaires de subventions, en marge de l’exposition nationale du Royaume-Uni sur les technologies quantiques.
Raymond Laflamme et Thomas Jennewein, professeurs à l’IQC ainsi qu’au Département de physique et d’astronomie de l’Université de Waterloo, et Michele Mosca, professeur à l’IQC ainsi qu’au Département de combinatoire et d’optimisation, bénéficieront tous les trois d’un financement pour leurs projets respectifs.
L’équipe de Raymond Laflamme collaborera avec des chercheurs de l’UCL (University College London – Collège universitaire de Londres) et avec 2 entreprises en démarrage — Phasecraft, du Royaume-Uni, et Quantum Benchmark, de Kitchener, en Ontario — dans le cadre d’un projet visant à faire en sorte que des ordinateurs quantiques bruyants puissent servir à des applications commerciales et de recherche.
« Nous élaborerons des mises en œuvre robustes d’algorithmes quantiques qui peuvent fonctionner correctement dans les ordinateurs quantiques actuels vulnérables aux erreurs », a déclaré Michael Vasmer, postdoctorant au sein de l’équipe de M. Laflamme et à l’Institut Périmètre de physique théorique. « Nos travaux vont accélérer la démonstration de l’avantage quantique pour des problèmes qui intéressent l’industrie, tels que la simulation de systèmes quantiques. » [traduction]
L’équipe de Thomas Jennewein collaborera avec l’Agence spatiale canadienne, l’entreprise aéronautique britannique CraftProspect ainsi qu’avec des chercheurs de l’Université de Calgary, de l’Université de Strathclyde et de l’Université de Bristol, afin de faire une démonstration de l’utilisation de la technologie quantique pour la protection de réseaux de communication commerciaux et nationaux.
Ce projet mettra en œuvre une méthode et un protocole nouveaux qui améliorent l’intégration et le réglage d’un transmetteur quantique à bord d’un satellite. La technologie de distribution quantique de clés mise au point dans ce projet devrait être installée à bord du satellite canadien de cryptographie et physique quantiques (QEYSSat pour Quantum Encryption and Science Satellite), permettant d’étendre la portée de la mission de ce satellite et de faire la démonstration de liens avec des stations au sol situées des 2 côtés de l’Atlantique.
« Il est crucial de combiner les expertises des 2 pays, a déclaré M. Jennewein. Nos partenaires britanniques fournissent leur source de distribution quantique de clés, et pour notre part, nous travaillerons avec nos partenaires canadiens à l’installation de cette source à bord de QEYSSat. Ces 2 partenaires effectueront une analyse théorique et expérimentale d’un nouveau protocole visant à simplifier la liaison avec le satellite. » [traduction]
Michele Mosca travaillera à l’élaboration d’une architecture de réseau normalisée à l’épreuve des attaques quantiques avec : Norbert Lütkenhaus, professeur à l’IQC ainsi qu’au Département de physique et d’astronomie; Douglas Stebila, professeur au Département de combinatoire et d’optimisation; les entreprises canadiennes QEYnet inc. et Crypto4A; le Centre de la sécurité des télécommunications; le Groupe RHEA; l’entreprise britannique KETS Quantum Security; l’Université de Bristol.
L’équipe travaillera à unifier les technologies de distribution quantique de clés et de cryptographie postquantique des 2 pays et à les combiner pour mettre sur pied un réseau canado-britannique sûr, fondé sur les principes de sécurité des technologies à l’épreuve des attaques quantiques.
Le CRSNG offrira des subventions totalisant 4 000 000 $ sur 3 ans, avec un maximum de 400 000 $ par projet, et Innovate UK offrira des subventions totalisant 2 000 000 £ sur 3 ans, avec un maximum de 300 000 £ par projet.