Café-rencontre | Jean-François Richer

Friday, October 25, 2019 2:30 pm - 4:00 pm EDT (GMT -04:00)

« La ville, la chambre, la nature : topophonie de l’Éros dans La Comédie humaine d’Honoré de Balzac »

Du fameux « han ! de Saint-Joseph » que lâche le père Goriot en tordant nuitamment sa soupière en vermeil aux pesants bruits de pas de Balthazar Claës descendant son escalier — audiographème du personnage balzacien que Proust repiquera dans un de ses Pastiches — les hommes et les lieux bruissent haut et fort dans le roman de Balzac. Si La Comédie humaine est anthropophonique — les êtres vivants y chahutent, crient, hoquettent, tapent, pleurent, gloussent à tout instant —, elle est également topophonique : ses décors craquent, sifflent, vibrent et résonnent au rythme des péripéties qui s’y déroulent. Or que portent en eux les bruits et les sons qui résonnent dans les espaces romanesques de Balzac ? Quels conflits s’y cristallisent ? Quelles douleurs s’y expriment ? Et s’ils donnaient à entendre, comme en contrepoint, les enjeux profonds qui sous-tendent les drames où ils adviennent ? En partant du principe qu’il n’y a pas de son pur, an/historique et vierge de toute détermination esthétique et politique, nous tenterons de montrer que la trame sonore qui informe la texture de la ville, de la chambre et de la nature balzaciennes indique au fond, malgré ses nombreux résonateurs, un seul et puissant drame : celui de l’Éros.  

Jean-François RICHER, PhD
Docteur en littérature française des universités de Montréal et de Paris 8, ancien Pensionnaire de l’École Normale Supérieure de Lyon, Jean-François Richer a été Professeur Adjoint au Collège Loyola de Baltimore, au Maryland, avant de se joindre en 2007 au Département de Français, d’Italien et d’Espagnol de l’Université de Calgary où il est aujourd'hui Professeur agrégé et Directeur du Centre français. Après avoir travaillé sur les représentations de l’architecture domestique dans le texte romanesque du XIXe siècle et sur la notion de maison — pensée en tant que matrice narrative —, Jean-François Richer s’intéresse aujourd'hui, en plus de la poétique des corps, à la scénographie des sens dans la prose narrative, et notamment au rôle de l’économie sonore dans le roman balzacien. Il est l’auteur de plusieurs articles sur ce sujet — publiés notamment dans L’Année balzacienne et le journal Dix-Neuf ) et d’une monographie intitulée Les Boudoirs dans l’œuvre d’Honoré de Balzac : surveillance, mensonges, désirs, poisons (Éditions Nota Bene, « Dix-Neuvième siècle », 2012).

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