The French Connection | Winter 2022

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Issue XVI | February 8, 2022


Entretien avec Guy Poirier, membre de la Société royale du Canada

Photo of Guy Poirier

Trois de nos ancien et anciennes                                                                       Nos cafés-rencontres

en poste à l’université! 

Photo of Rosanne Abdulla
Photo of Krysteena Gadzala

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Entretien avec Guy Poirier

We'd like to begin by congratulating you on being named a Fellow of the Royal Society of Canada. Such a great honor! What were your first thoughts when you heard the news? 

Premièrement, nous tenons à vous féliciter d’avoir été nommé membre de la Société royale du Canada. Quel grand honneur ! Qu’est-ce qui vous est d’abord venu à l’esprit lorsque vous avez appris la nouvelle ? 

Photo of Guy Poirier
I didn’t know, when I started my studies in French Literature, that I would one day be a university professor. It’s only when I started to work on my PhD thesis that I realized it was an option for me. When I heard about my nomination to the Royal Society of Canada, I realized the choice I had made, when I was a young adult, was the right one. My first thoughts were also for my professors and friends, my colleagues (at both Simon Fraser University and the University of Waterloo), and my fellow scholars in Renaissance studies and French-Canadian studies who believed in my research projects.  

Je ne savais pas, en commençant mes études universitaires, que je poursuivrais jusqu’au doctorat et que j’allais devenir professeur. Ce n’est qu’en deuxième année du programme de 3e cycle que j’ai pris conscience que cette option pouvait être envisagée. Je me suis donc dit, en apprenant la nouvelle, que j’avais eu raison de persévérer. J’ai aussi pensé à toutes les personnes qui m’ont encouragé, tout au cours de mes études et de ma carrière. Mes professeurs et mes ami.e.s, dans un premier temps, mais également mes collègues, à Simon Fraser University et à l’Université de Waterloo, et les seiziémistes et spécialistes des littératures québécoise et francophones du Canada qui ont aussi cru en mes projets de recherche.   

You were very honored to be named a Fellow of the Royal Society of Canada. Can you talk to us about some of your other career highlights? 

Ce fut un grand honneur que d’être fait membre de la Société royale du Canada. Pouvez-vous nous parler de quelques-uns des autres faits saillants de votre carrière ? 

I will let my colleagues judge the impact of my research projects or my publications. As for myself, I believe my 32-year teaching career was and still is a very important highlight in my life. It is not easy to measure the short-term impact of education, but it is so important, and I am glad I have contributed to a better knowledge of French Studies. If I think of my research, I believe some of the “highlights” are related to my work as a researcher; for example, my first stay in France at the “Centre d’études supérieures de la Renaissance” in Tours. I discovered then the enchantment of learning how to work and research surrounded by a gargantuan collection of rare books. In my career, I also had the opportunity to work with wonderful research assistants and colleagues who had the quest for knowledge at heart.  

Je vais laisser mes collègues décider de l’importance de mes travaux de recherche ou de mes publications. Quant à moi, je pense que mon enseignement à l’université, pendant maintenant plus de trente ans, a été très important pour moi. C’est difficilement quantifiable, à court terme, mais c’est le propre de l’enseignement. Je pourrais aussi vous parler de mes travaux de recherche et de mes publications, mais j’avoue que les « faits saillants » ont souvent été des choses personnelles, fréquemment reliées au travail dans les bibliothèques et dans les archives. Je pense par exemple à mon premier séjour de recherche en France, au Centre d’études supérieures de la Renaissance de l’Université de Tours, où j’ai rapidement appris comment naviguer au sein d’une collection gargantuesque de livres rares et précieux publiés à la Renaissance. J’ai également eu la chance de pouvoir travailler avec de remarquables auxiliaires de recherche et des collègues d’une grande honnêteté intellectuelle tout au cours de ma carrière. 

Despite the great diversity – from homosexuality in French Renaissance literature to Quebec literature, from Francophone culture and literature in British Columbia to the Relations of the Jesuits in Japan – is there a thread that unites these fields of research? How would you describe the evolution of your interests? 

Malgré leur grande diversité – de l’homosexualité dans la littérature française de la Renaissance à la littérature québécoise, de la culture et la littérature francophone en Colombie-Britannique aux Relations des Jésuites du Japon – , y a-t-il un fil conducteur qui relie vos champs de recherche ? Comment décrire l’évolution des vos intérêts ?  

I have always loved developing research projects related to what was forgotten or demonized by literature or history. This is not always easy to do, in our society, since historical knowledge is often reduced to stereotypes or simply ignored. We believe, of course, that a good knowledge of the past can help us avoid tragedies and conflicts, but I also think that what was written, centuries ago, can be a remarkable source of knowledge if we can understand its complexity. The numerous letters of Japan I have been working on are a good example of the need to question the past; more than just a set of stories written by missionaries in the 16th and 17th-Century, they can reveal many unknown aspects of Renaissance and 17th-Century French and European societies and cultures. One can think of how many aspects of the Early Modern World were then different from today: the dissemination of ideas, the world of printing, the history of religious orders, the intersection of politics and religion, the use of the Other to illustrate the concepts of good and bad, translation within the Catholic church, events and descriptions that would stir the imagination of the readers, etc.  

J’ai toujours aimé « construire » des objets de recherche en identifiant ce qui avait été oublié ou diabolisé par la critique littéraire ou le discours historique. C’est un peu paradoxal, dans notre société où nos connaissances historiques sont souvent réduites au minimum et le passé rejeté en bloc, mais cela me semble primordial dans le cadre de nos réflexions identitaires du début du XXIe siècle. On nous dit souvent qu’il faut être attentif au passé afin de ne pas répéter les mêmes erreurs ; j’ajouterais que le passé peut aussi être une source d’émerveillement si l’on parvient à en saisir la complexité. Le corpus des lettres du Japon sur lequel je travaille depuis quelques années le démontre fort bien ; au-delà des histoires racontées par les missionnaires, d’autres récits sous-jacents peuvent être identifiés et nous renseignent sur une foule d’aspects de la société française et du monde de l’Ancien Régime. On peut penser à la circulation des idées, au monde de l’imprimerie, à l’histoire des ordres religieux, à l’intersection du politique et du sacré, aux concepts du bien et du mal remis en question par les discours sur les altérités, à l’utilisation de la traduction au sein de l’Église catholique, aux descriptions et aux images qui faisaient alors rêver les lectrices et les lecteurs, etc.  

Can you tell us a bit about your future research interests? 

Pouvez-vous nous parler un peu de la direction que vous voyez votre recherche prendre dans les années à venir ? 

While I am working on the letters of Japan and the works on Japan of the historian Pierre-François-Xavier de Charlevoix, I intend, in the next couple of years, to start a new research project on the large set of French political pamphlets of the 16th-Century wars of Religion. I have always thought, in fact, that the pamphlets published in the early 1580s are a turning point in French political satire. Attacks that can be found in these anonymous publications migrate, during these years, from politic to moralistic accusations against the king and his family. If these publications are numerous, some are still unknown and could reveal unexpected aspects of gender sensitivities and identities; others were modified, by 17th and 19th-century historians and writers, and became the source of “not so true” myths and fictions about the court of the last Valois.   

Tout en poursuivant mes recherches sur les lettres du Japon et l’historien des missions Pierre-François-Xavier de Charlevoix, je compte me pencher à nouveau sur un corpus que je connais bien, la littérature polémique et satirique de la fin du XVIe siècle. J’ai toujours cru qu’il y avait alors eu un virage important, au début des années 1580, dans le ton de la polémique qui ne s’attaquait alors plus uniquement aux décisions politiques des uns et des autres, mais également aux mœurs de la famille royale. Si les publications anonymes de l’époque, comme on le sait, sont fort nombreuses, certaines restent encore pourtant peu connues et pourraient nous révéler des aspects inédits des sensibilités identitaires liées aux genres à une époque qui rapidement sombrera non pas dans l’oubli, mais dans cet univers de la fiction qui réactiva, au XVIIe siècle, puis au XIXe, les protagonistes de la cour des derniers Valois.  


Trois de nos ancien et anciennes en poste à l’université!

*Veuillez noter que la forme masculine est employée pour alléger le texte 

Il est rare que trois de nos diplômés au doctorat entrent en fonction la même année dans un poste à l’université. C’est pourtant ce qui s’est produit en 2021, puisque Rosanne Abdulla, Krysteena Gadzala et David Yesaya ont fait leurs premiers pas dans un nouveau département ! Rosanne est maintenant instructrice en français au Department of Modern Languages and Classics de l’Université de l’Alabama aux États-Unis, Krysteena est instructrice au Département de français, espagnol et italien de l’Université du Manitoba  et David s’est joint à la « Division d’études françaises et francophones » de l’École de langues, linguistique, littératures et cultures de la Faculté des Arts à l’Université de Calgary. Ils ont très généreusement accepté de nous accorder un entretien. Nous publions les réponses de Rosanne et Krysteena dans le cadre de cette édition et celles de David paraîtront dans le prochain numéro.

Joignez-vous à nous pour les féliciter de leur magnifique réussite! Ce sont aussi d’excellentes nouvelles pour les départements qui les accueillent puisque nous savons combien il et elles seront apprécié.e.s par leurs collègues et étudiants!

Quels cours enseignez-vous?

Photo of Rosanne Abdulla
[R.A.]J’enseigne six cours sur deux trimestres, cette année, chacun incluant deux sections de FR101 et une section d’un cours de création littéraire en troisième année. C’est un excellent mélange! Le FR101 me permet de susciter l’intérêt pour le français dans des groupes de débutants, tandis que le cours de création me permet d’enseigner à des étudiants déjà à l’aise dans cette langue à s’exprimer d’une manière plus élaborée et créative. Les nouvelles qu’ils ont écrites étaient particulièrement fascinantes à lire et à corriger.

[K.G.]Cette année, je donne des cours de français oral à tous les niveaux du premier cycle ainsi qu’un cours de langue de première année qui ressemble au FR 192A et B. J’ai même eu l’occasion de monter un cours de création littéraire axé sur la perte. Pendant les deux dernières années, nous avons tous vécu des pertes plus ou moins sévères : perte d’indépendance, perte d’identité, perte de repères, perte de temps, etc. C’est un sujet qui résonne chez nous tous et mes étudiants s’en servent comme source d’inspiration pour créer des textes variés.

Jusqu’à maintenant, quel aspect de votre travail vous plaît le plus? Quel aspect représente un défi?

[R.A.]J’adore être en interaction avec mes étudiants. J’ai eu d’excellents groupes. Une chose qui me frappe depuis mon arrivée aux États-Unis est l’enthousiasme des étudiants pour la langue française. La plupart d’entre eux ont appris l’espagnol en grandissant, alors le français leur paraît nouveau et exotique, contrairement à nos étudiants canadiens qui l’apprennent depuis longtemps et ont parfois connu des expériences décevantes dans leurs cours. Par ailleurs, comme je suis nouvelle en Alabama, j’apprends beaucoup de mes étudiants! Ils m’enseignent de nouvelles choses à tous les jours. En ce qui concerne les défis, il y a des différences marquées entre l’Ontario et l’Alabama, notamment le barème de notation et les structures départementales. J’ai aussi dû trouver un équilibre en essayant de m’adapter simultanément à un nouveau département, un nouveau campus, de nouveaux cours, une nouvelle ville, un nouvel état et un nouveau pays. Je ne recommande pas nécessairement de faire toutes ces choses dans une même semaine!

[K.G.]Je suis très contente de revenir au Canada et d’enseigner le français. En France, il y a plus de distance entre les étudiants et les professeurs. Ici, j’ai davantage de contact avec mes étudiants, d’une part parce que je les vois plus régulièrement, d’autre part parce que j’ai de petits groupes très participatifs, ce qui rend les cours encore plus agréables. La crise sanitaire et les mesures visant la protection publique posent le plus grand défi. Je comprends très bien ce que nous vivons et la raison pour les mesures, mais préparer un déménagement transatlantique, commencer un nouvel emploi et s’intégrer à un département pendant une pandémie n’est pas évident. En plus, à l’automne, notre syndicat s’est mis en grève pendant cinq semaines. Aussi étrange que cela puisse paraître, il y a eu un côté très positif à la grève : elle m’a fourni l’occasion de rencontrer des collègues lors du piquetage en personne.

Quels sont vos projets de recherche actuels? Avez-vous d’autres projets à long terme?

[R.A.]J’ai un poste axé sur l’enseignement pour l’instant, mais j’essaie de continuer ma recherche en parallèle, lorsque c’est possible. La prochaine étape sera de me plonger dans les littératures africaine et caribéenne afin d’analyser la représentation de la maladie mentale dans un corpus extérieur à la culture occidentale. Mon objectif est d’explorer la manière dont la représentation de la santé mentale est intimement liée aux discours et valeurs socioculturels de la société d’où elle émerge. Par exemple, certaines cultures ont tendance à nier complètement l’existence de la dépression comme maladie mentale, et stigmatisent les traitements relevant de la psychiatrie et/ou de la médication. Puisque j’ai mon baccalauréat en éducation, j’ai aussi continué mes recherches et apprentissages dans le domaine de la pédagogie, et je vais faire des présentations en Alabama dans des colloques dédiés aux méthodes et techniques didactiques.

Photo of Krysteena Gadzala
[K.G.]Pendant mes études doctorales, j’ai pris conscience que je désirais une carrière axée sur l’enseignement plutôt que sur la recherche. J’ai beaucoup aimé travailler sur mon sujet et faire de la recherche en préparation à la thèse, mais j’ai compris que ce genre de travail ne me conviendrait pas à long terme. J’ai donc cherché des emplois universitaires strictement dans le domaine de l’enseignement. En tant que chargée de cours, je n’ai pas de projets de recherche, toutefois je souhaiterais assister et participer à des colloques en pédagogie afin d’accroître mes connaissances et mes compétences comme enseignante.

Que retenez-vous de votre parcours au département d'études françaises de l'Université de Waterloo? Selon vous, quel aspect de vos études à Waterloo vous sert le plus dans votre poste actuel?

[R.A.] Un aspect inoubliable pour moi est l’esprit de communauté régnant au département d’études françaises. Je me suis toujours sentie connectée à mes professeurs et aux autres étudiants, que ce soit en raison de l’atmosphère accueillante des cours, de l’ambiance positive dans les corridors du département, ou encore des nombreuses activités parascolaires. Au fil des années, je me suis rendu compte qu’on ne trouve pas cela partout. Puisque je suis anglophone, la majorité de mes études avancées en français a eu lieu à l’université de Waterloo, alors que j’y ai fait mon baccalauréat, ma maîtrise et mon doctorat. La solide formation acquise au fil des années m’aide dans mon travail à tous les jours. Je suis également très fière de pouvoir offrir à mes étudiants un exemple concret de ce que l’on peut accomplir en étudiant le français à l’université.

[K.G.]C’est dans les murs du département d’études françaises que je suis devenue la personne que je suis aujourd’hui. J’ai tiré profit des nombreuses possibilités qui s’offraient à moi : j’ai fait un échange à Nantes à deux reprises (au baccalauréat et au doctorat), j’ai eu du plaisir à organiser et à participer aux événements du Cercle français et de l’Association des étudiant(e)s d’études supérieures en français (AEESF), j’ai dansé toute la soirée à La nuit en rose et j’ai forgé des amitiés qui vont durer toute la vie. Sans compter ce que j’ai appris en classe. Je l’avoue, je ne me souviens peut-être pas en détail de chaque leçon, mais j’ai grandement amélioré mes compétences en communication, en recherche et j’ai développé ma pensée critique. Toutefois, ce qui m’a marquée le plus est la dimension humaine de ce parcours. La manière dont les professeurs étaient toujours prêts à nous aider et à partager leur savoir. Ce souci pour l’éducation et le bien-être des étudiants est quelque chose que je communique à ma classe. Dans mon travail, je transmets de la matière tout en gardant en tête que chaque étudiant se présente à moi avec ses propres habiletés et difficultés. Par conséquent, j’ai à cœur de faire mon travail avec compréhension, compassion et flexibilité, comme mes professeurs l’ont fait pour moi dans le passé.

Three Former Students Now Teaching at Various Universities!

It is a rare blessing to see three of our PhD graduates being hired in the same year. Yet in 2021 that is exactly what happened! Rosanne Abdulla is currently a French instructor in the Department of Modern Languages and Classics at the University of Alabama in the United States, Krysteena Gadzala is part of the Department of French, Spanish and Italian at the University of Manitoba, while David Yesaya joined the School of Languages, Linguistics, Literatures and Culture at the University of Calgary. They were kind and generous enough to share news and answer our questions. Responses from Rosanne and Krysteena appear below, while David’s comments will be published in the next issue of The French Connection.

Please join us in expressing our warmest congratulations! This is also fantastic news for the departments welcoming them, since we know how they will be appreciated by their students and colleagues!

What courses are you teaching?

[R.A.]I'm teaching a 3:3 split this year, with both semesters including two sections of FR 101 and one section of a third-year Creative Writing course. It's been a great mix! FR 101 allows me to spark a new interest in French to groups of complete beginners, and with Creative Writing, I get to teach students how to express themselves in a more creative and advanced way. The short stories that they've written have been quite fascinating to read and grade.

[K.G.]This year, I am teaching oral classes at all levels of the French undergraduate program, as well as a first-year course similar to FR192A and B. I even had the opportunity to build a creative writing course around the topic of loss. In the last two years, we all have experienced loss in different ways: we have lost some independence, identity, reference, time, etc. We can all relate to that topic and my students use it as an inspiration to create a variety of texts.

What aspect(s) of your work do you enjoy the most? What challenges have you been facing? 

[R.A.]I love interacting with my students. I’ve had some great groups. Something that I've noticed so far in the United States is that the students are really excited about French! Most of them took Spanish growing up, so French seems brand new and exotic, unlike many of our Canadian students who come to us already frustrated with French from past experiences. Being new to the state of Alabama, I am thrilled to be learning so much about the place I now call home from my students. As for challenges, there are some key differences between Ontario and Alabama, including grading schemes and departmental structures. I also had to balance acclimatizing to a new department, navigating a new campus, teaching new-to-me courses, plus getting settled in a new city, new state, and new country. I don't necessarily recommend doing all of those things within the same week!

[K.G.]I am pleased to be back in Canada and to be teaching French again. In France, there is more distance between students and professors. Here, I have much more interaction with my students, partly because I see them more often, and because I have small groups that participate very well, which makes teaching much more enjoyable. The pandemic and the sanitary measures represent the biggest challenge. I completely understand what we are in and the consequences of this situation, however moving from another continent, starting a position in a new department, all this during covid-19, is not easy. In addition, the union at our university had a 5-week strike in the Fall. As strange as it may seem, the strike had a positive outcome in allowing me to meet colleagues through the picketing sessions.

Could you tell us about your current and future research project(s)? 

[R.A.]I'm a teaching only faculty right now but have still been trying to continue my research on the side, when possible. The next step in my research is diving into African and Caribbean literatures in order to examine the representation of mental illness outside of Western culture. My goal is to explore how literary representations of mental health and illness stem from corresponding sociocultural rhetoric and values. For example, certain cultures tend to negate the existence of depression as a mental illness at all, and place polarizing stigmas on solutions such as psychiatry and/or medication. Since I have my B.Ed as well, I've also continued with pedagogical research and learning, and will be presenting on teaching methods and techniques at some local conferences in Alabama.

[K.G.]During my doctoral studies, I realized that my future lay in teaching and not in research. Though I enjoyed what I studied and the process of doing research, I knew that I wouldn’t be happy in a research-orientated career. Knowing this, I looked for and applied to jobs that were in the teaching stream. As an instructor, my primary focus is teaching. As such, I don’t have any current research projects; however, I would like to attend and eventually participate in pedagogy-orientated conferences where I could learn new skills and techniques to improve my teaching.

What do you remember the most from the department of French Studies at Waterloo? What aspect of your learning journey with us is serving you best today, in your new position?

[R.A.] One thing that remains especially memorable from the UW Department of French Studies is the sense of academic community. I always felt connected to my professors and fellow classmates, whether that was due to the welcoming classroom environments, the positivity that lingered in the department hallways, or the many extracurricular events. I have learned over the years that this is an impressive feat, and that not all departments are created equal.

As a native Anglophone, the majority of my studies in advanced French occurred at UW since I completed my BA, MA, and PhD there. The solid linguistic foundation that I gained throughout those years helps me with my job each and every day. I am also proud to be able to provide a real-life example to my students of how much one can learn and achieve by studying French in school.

[K.G.]It is within the walls of the French Department that I really came to be the person I am today. I took advantage of the many opportunities afforded to me: I went to Nantes on exchange twice (during my BA and my PhD), I had fun attending and organizing events for the Cercle français and the AEESF, I danced the night away at La nuit en rose, and of course, I forged life-long friendships. All of that is on top of the material I learned in class. Admittedly, I may not remember the nitty gritty details of every single lesson, but I did learn to hone my communication skills, improve my research skills, and further develop my critical thinking skills, amongst other things.

However, what has stayed with me to this day is the human side of things: the way the profs were always interested and willing to help and share their knowledge. This concern in students’ education and overall wellbeing is something I bring to my classroom. In my job, I deliver course material while understanding that each and every student has their own set of unique challenges and abilities. Consequently, I try to lead with understanding, compassion, and flexibility, just as my profs did for me.


Nos cafés-rencontres

En dépit des contraintes imposées par la pandémie, le Département d’études françaises continue d’offrir des cafés-rencontres de façon virtuelle. Le 29 octobre dernier, Nicolas· Longtin‑Martel, libraire cogestionnaire et personne cofondatrice de la librairie féministe L'Euguélionne à Montréal, nous a parlé de son expérience au sein de l'aventure qu’est la coop de solidarité L'Euguélionne, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui. Le 26 novembre, Guillaume Pinson, professeur titulaire au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval et doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, a présenté une communication intitulée « Un voyage dans la culture médiatique francophone du XIXe siècle (Europe-Amériques) ». Le 21 janvier 2022, la Chaire de recherche du Canada en études des minorités, en collaboration avec le Département d’études françaises, nous a tous invités à une conférence donnée par Miriam Cusson, metteure en scène, comédienne, auteure et conseillère dramaturgique, sur la création artistique et l’université en français dans le Nord de l’Ontario.

Merci à tous ceux qui ont participé et contribué de près ou de loin à la réussite de cette tradition fort importante au sein de notre département. Pour avoir des renseignements sur nos cafés-rencontres à venir, veuillez consulter notre site web : https://uwaterloo.ca/french-studies/ 

Despite the constraints imposed by the pandemic, the French Studies Department continues to offer virtual cafés-rencontres. The 29th of October last, Nicolas· Longtin‑Martel, co-managing bookseller and co-founder of the feminist bookstore L'Euguélionne in Montreal, spoke to us about her experience working as a member of the solidarity co-op L'Euguélionne, from its beginnings to present day. On November 26, Guillaume Pinson, professor in the Department of Literature, Theatre and Film at Université Laval and dean of the Faculty of Arts presented a paper entitled "Un voyage dans la culture médiatique francophone du XIXe siècle (Europe-Amériques)". On January 21, 2022, the Canada Research Chair in Minority Studies, in collaboration with the Department of French Studies, invited us all to a conference given by Miriam Cusson, director, actor, author and dramaturgical advisor, on artistic creation and the French language university in Northern Ontario. 

Thank you to all those who participated and contributed to the success of this very important tradition in our department. For information on our upcoming cafés-rencontres, please visit our website: https://uwaterloo.ca/french-studies/