The French Connection | Winter 2023

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Issue XX | February 8, 2023


Entretien avec Julien Defraeye, professeur adjoint à l’Université Saint-Thomas

Troisième d’une série d'entretiens avec nos anciens étudiants en poste à l’université.

Julien Defraeye

Entretien avec Nicole Nolette et Élise Lepage                                                        Convergences 2023!

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Entretien avec Julien Defraeye, professeur adjoint à l’Université Saint-Thomas

Originaire de France, détenteur d’une maîtrise et d’un doctorat en études françaises de l’Université de Waterloo, Julien Defraeye est professeur adjoint au Département d’étude des langues romanes de l’Université Saint-Thomas au Nouveau Brunswick. Anglophile promis à une carrière en enseignement de l’anglais langue seconde, il a changé de trajectoire pour se consacrer à la littérature québécoise dans une perspective écopoétique.

1. Pouvez-vous nous parler de votre parcours d'étude, depuis la France jusqu'au département d'études françaises de l'Université de Waterloo ?

Avant de m’intéresser à la littérature québécoise, j’ai commencé par étudier la littérature des mondes anglophones. En France, après le baccalauréat, j’ai fait une licence Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (LLCE) à l’Université de Strasbourg, programme dans lequel j’ai étudié les classiques des littératures britannique et américaine, principalement. J’ai ensuite suivi un master en enseignement à l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse, dans le but de devenir enseignant d’anglais à l’école secondaire. C’est à ce moment-là que j’ai pris une année de pause pour venir en échange à l’Université de Waterloo et enseigner des cours de conversation en français et des laboratoires de langue, mais surtout dans le but de parfaire mon anglais. J’ai alors eu la chance de côtoyer certain.e.s membres du Département, dont le professeur François Paré, qui m’a donné envie d’explorer la littérature québécoise en revenant à Waterloo l’année suivante pour réaliser une thèse de maitrise sous sa direction. Un changement de trajectoire radical pour moi à l’époque, mais qui était indubitablement le bon choix, avec un peu de recul. Je suis ainsi resté dans le Département de français de l’Université de Waterloo pour le programme de maitrise, puis pour un doctorat, sous la direction de la professeure Élise Lepage. J’ai soutenu ma thèse au printemps 2019 et j’ai obtenu un poste de professeur adjoint à l’Université Saint-Thomas dans la foulée.

2. Quels cours enseignez-vous à Saint-Thomas ?

Saint-Thomas est une petite université particulière, puisqu’elle se spécialise dans l’enseignement des arts libéraux au premier cycle uniquement. Nous comptons environ 1700 étudiant.e.s en sciences humaines et sociales. Le Département d’étude des langues romanes, dans lequel je travaille, propose des programmes en français, en espagnol et en italien. En français, nous sommes actuellement trois professeur.e.s, ce qui nous demande d’être polyvalent.e.s dans notre enseignement. J’enseigne des cours d’introduction à la langue, des cours de grammaire, mais également des cours de littérature, surtout aux niveaux les plus avancés. Depuis mon arrivée, j’ai déjà développé deux nouveaux cours en littérature québécoise, et je suis en train d’en préparer d’autres afin de renforcer l’offre de cours dans nos concentrations mineure et majeure, mais également dans notre programme de spécialisation. Un département (et une université) de taille modeste est également un gage de proximité avec nos étudiant.e.s, ce qui fait à mon sens toute la force de l’Université Saint-Thomas. Nous connaissons nos étudiant.e.s par leur prénom et nous les suivons de la première à la quatrième année pour nous assurer de leur réussite à l’université et bien au-delà. Les classes, souvent de petite taille, sont ainsi très agréables à enseigner et propices à un réel dialogue avec les étudiant.e.s.

3. Quels sont vos projets de recherche actuels? Avez-vous des projets à long terme?

Je viens tout juste (mars 2022) de publier un ouvrage collectif portant sur les modes et stratégies de représentation de l’animal et de l’animalité dans les littératures d’expression française (https://classiques-garnier.com/animal-et-animalite-strategies-de-representation-dans-les-litteratures-d-expression-francaise.html) avec ma collègue Sara Buekens, de l’Université de Gand, en Belgique. C’est un gros projet qui vient boucler près de 4 ans de travail. Je viens également de recevoir un financement du Conseil de Recherche en Sciences Humaines (CRSH) pour un projet de recherche portant sur l’éthique et l’esthétique dans les récits de chasse dans la littérature québécoise contemporaine (2000-présent). Le projet compte plusieurs volets, dont la publication d’un numéro de revue, en collaboration avec Dr Scott Powers, de l’Université Mary Washington, en Virginie, ainsi que plusieurs entretiens avec des auteurs.trices qui abordent cette thématique dans leurs récits. Cela devrait me tenir occupé jusqu’en en 2024, voire 2025 ! Je prépare parallèlement un second ouvrage collectif portant sur la représentation de la richesse et de ses excès—déclinés sous trois axes : cupidité, fantasme(s), convoitise—dans les littératures d’expression française en Amérique (XVIe-XXIe siècles) avec mon collègue Dr Nicolas Hebbinckuys, de l’Université de Waterloo. L’ouvrage comptera une vingtaine de réflexions qui explorent cette thématique dans les littératures québécoise, acadienne, louisianaise, parmi d’autres. Enfin, je remanie actuellement ma thèse de doctorat dans l’optique d’en faire une monographie.

4. Aimeriez-vous partager un souvenir de votre passage dans notre département?

Pas un souvenir en particulier, mais juste un regard presque nostalgique sur mes années estudiantines dans le Département de français de l’Université de Waterloo. Je suis très reconnaissant envers toutes les personnes que j’ai pu rencontrer et ce, pendant presque 10 ans, tout de même ! Ce qui m’a marqué, entre autres, c’est le sentiment d’appartenance que le Département réussit à créer auprès de ses étudiant.e.s, notamment grâce à l’encadrement du corps professoral. Dès mon arrivée en tant qu’assistant de langue à l’automne 2010, je me suis toujours senti chez moi dans les bureaux de Modern Languages. Les études de deuxième et troisième cycles sont, pour tout.te.s celles et ceux qui passent par là, je crois, un moment rempli d’incertitudes et de remises en question. Les professeur.e.s du Département m’ont toujours permis de relativiser dans ces moments de doute et d’en tirer des leçons de vie. Je compte maintenant parmi les professeur.e.s du Département de nombreux.ses ami.e.s de longue date, avec qui je continue à collaborer professionnellement, mais avec qui je garde également contact dans le privé.


Interview with Julien Defraeye, Assistant Professor, St. Thomas University

A native of France with a Master's and doctorate in French studies from the University of Waterloo, Julien Defraeye is an assistant professor in the Department of Romance Languages at St. Thomas University in New Brunswick. An Anglophile destined for a career in teaching English as a second language, he changed his path to devote himself to Québec literature and ecopoetics.

1. Can you tell us about your study path, from France to the French Studies Department at the University of Waterloo?

Julien Defraeye

In France, after the baccalauréat, I completed a Licence in Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (LLCE) at the Université de Strasbourg, during which I studied the classics of British and American literature, mainly. I then completed a Master's degree in teaching at the Université de Haute-Alsace in Mulhouse, with the aim of becoming a secondary school English teacher. It was at this point that I took a yearlong break to come to the University of Waterloo on exchange to teach French conversation classes and language labs, but mostly to improve my English. I had the chance to meet with some members of the department, including Professor François Paré, who inspired me to explore Quebec literature by returning to Waterloo the following year to complete a Master's thesis under his supervision. A radical change of trajectory for me at the time, but undoubtedly the right choice, in retrospect. I thus remained in the French Department at the University of Waterloo for the Master's program, and then for a doctorate, under the supervision of Professor Élise Lepage. I defended my dissertation in the spring of 2019 and was then hired as an assistant professor at St. Thomas University.

2. What courses do you teach at St. Thomas?

St. Thomas is a small and unique university, specializing in liberal arts education at the undergraduate level only. We have about 1700 students in the humanities and social sciences. The Department of Romance Languages, where I work, offers programs in French, Spanish and Italian. In French, I am one of three professors, and being a small group requires us to be versatile in our teaching. I teach introductory language courses, grammar courses, but also literature courses, especially at the more advanced levels. Since my arrival, I have developed two new courses in Quebec literature, and I am in the process of preparing others in order to strengthen the course offerings in our minor and major concentrations, as well as in our honours program. A small department (and university) also means that we are close to our students, which I believe is the strength of St. Thomas. We know our students by their first names and follow them from first to fourth year to ensure their success at the university level and beyond. This makes our often small class sizes very pleasant to teach and allows for real dialogue with the students.

3. What are your current research projects? Do you have any long-term projects?

In March 2022, I published an edited collection on the representation of animals and animality in French-language literature (https://classiques-garnier.com/animal-et-animalite-strategies-de-representation-dans-les-litteratures-d-expression-francaise.html) with my colleague Sara Buekens, from Ghent University, in Belgium. This was a major project that took nearly 4 years of work to complete. In addition, I have very recently received funding from the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC) for a research project on ethics and aesthetics in hunting stories in contemporary Quebec literature (2000-present). This project has several components, including the publication of a journal issue, in collaboration with Dr. Scott Powers of the University of Mary Washington, Virginia, as well as several interviews with authors who address this theme in their stories. This should keep me busy until 2024 or even 2025! At the same time, I am working on a second edited collection on the representation of wealth and its excesses, which has three main axes, greed, fantasy(s), and covetousness, in French-language literature in America (16th-21st centuries) with my colleague Dr. Nicolas Hebbinckuys, from the University of Waterloo. The book will include some twenty reflections that explore this theme in Quebec, Acadian and Louisiana literatures, among others. More recently, I began reworking my doctoral thesis in order to produce a monograph.

4. Would you like to share a memory from your time in our department?

Yes, but perhaps not one particular memory, rather a nostalgic look back at my years as a student in the French Department at the University of Waterloo. I am very grateful to all the people I met during my time at Waterloo, which was almost 10 years in all! One of the things that stands out for me is the sense of belonging that the Department manages to create among its students. This is largely thanks to the guidance of its faculty. From the moment I arrived as a language assistant in the fall of 2010, I felt at home in the Modern Languages office. Graduate school is, I believe, a time of uncertainty and questioning for everyone who goes through it. The professors in the department always helped me to put these moments of doubt into perspective and to learn life lessons from them. I now count among the professors of the Department many long-time friends, with whom I continue to collaborate professionally, but with whom I also keep in touch in my private life.


Entrevue avec Nicole Nolette et Élise Lepage

Créés en 2012, les prix de la Faculté des arts pour l'excellence dans le service, l'enseignement et la recherche reconnaissent les contributions exceptionnelles du corps professoral, du personnel et des étudiants. Le Prix d'excellence en recherche de la Faculté des arts, en particulier, vise à souligner et à célébrer les contributions des membres réguliers du corps professoral qui ont fait preuve d'excellence en matière de recherche, de publication et de leadership.

Le Département d'études françaises est fier d'annoncer que les professeures Élise Lepage et Nicole Nolette ont récemment reçu ce prix prestigieux. Félicitations à vous deux !

Élise Lepage
Nicole Nolette

1. Il est de plus en plus difficile d'obtenir des fonds pour la recherche en raison de la concurrence croissante pour des ressources financières limitées. Pouvez-vous nous parler de quelques-unes des sources de financement auprès desquelles vous avez réussi à obtenir des fonds ?

Nicole Nolette

En 2021, j’ai réussi à obtenir des fonds du Conseil des arts du Canada, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, de l’organisme eCampusOntario, de Patrimoine canadien et du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes. Une partie importante de ce financement a permis la tenue du colloque en ligne Crise et relance : théâtre et performance avant et après la pandémie mondiale, organisé par la Société québécoise d’études théâtrales (SQET) et l’Association canadienne de la recherche théâtrale (ACRT). D’autres sommes ont servi à financer des projets collaboratifs, par exemple le projet Modules in Advancing Intercultural Competence for Global Learners mené par Christine McWebb avec l’appui du Centre for Extended Learning, ou le projet Autour de Gilles Provost : faire l’histoire des théâtres francophones des deux rives de l’Outaouais, mené par Lucie Hotte du Centre de recherche sur les francophonies canadiennes (CRCCF). Enfin une autre subvention soutient mon projet actuel sur le surtitrage théâtral, sa conservation et son utilisation au sein des institutions culturelles de la région de Toronto.

Élise Lepage

Dans mon domaine, je perçois les fonds de recherche comme des ressources pour former les étudiant.e.s, ajouter des aspects complémentaires à mes projets ou améliorer leur diffusion. La subvention du CRSH que j’ai reçue il y a quelques années m’a permis de former une dizaine d’étudiants de deuxième et troisième cycles. Deux ont eu l’opportunité de m’accompagner pour rencontrer des auteurs et des artistes au Québec, d’autres ont produit des vidéos ou m’ont aidée à développer des ressources pédagogiques pour intégrer des éléments de mes recherches dans mes cours.

Toutefois, il demeure très important selon moi de financer les colloques et les conférences. Même si les vidéoconférences offrent de nouvelles possibilités d’échange, il faut qu’il y ait encore des rencontres car rien ne remplace ces échanges en personne où on apprend à connaître les gens et leurs perspectives. Les conférences sont des occasions uniques pour échanger et découvrir de nouvelles idées et poursuivre sa professionnalisation.

2. Le Prix des Arts récompense les auteurs qui ont apporté une contribution substantielle à leur domaine. Pouvez-vous nous parler de certaines de vos publications les plus récentes ?

Nicole Nolette

En 2021, j’ai publié deux articles importants. Le premier, paru dans un dossier sur le théâtre québécois de la Revue d’Historiographie du Théâtre (en ligne), pose la question de la langue dans un certain récit de l’histoire du théâtre québécois. En effet, les solos de l’Acadien Christian Essiambre (Les trois exils de Christian E.) et du nouveau directeur artistique du Centre national des arts du Canada, Mani Soleymanlou (Un), interrogent les frontières linguistiques et géographiques du théâtre québécois. L’autre article, corédigé avec Pénélope Cormier de l’Université de Moncton campus d’Edmundston et paru dans la Revue de l’Université de Moncton, porte sur la compagnie Satellite Théâtre installée à Moncton. Nous nous intéressons particulièrement aux réseaux locaux et internationaux que ses deux cofondateurs investissent depuis le début des années 2000 pour assurer le succès de leurs productions au Nouveau-Brunswick, au Québec et ailleurs dans le monde. Dans ces publications, je cherche à comprendre les dramaturgies et pratiques scéniques qui caractérisent le théâtre franco-canadien et québécois d’hier et d’aujourd’hui.

Élise Lepage

Ces dernières années m’ont donné la chance de réaliser plusieurs projets en collaboration avec des collègues – un aspect que j’apprécie beaucoup. Avec mes collègues Guy Poirier et Tara Collington, j’ai ainsi dirigé un ouvrage collectif portant sur les littératures minoritaires et rendant hommage à notre collègue François Paré (Les défis de la fragilité. Exiguïté, distance et fantasmes identitaires dans l’œuvre critique de François Paré, 2020). 

J’ai aussi codirigé l’ouvrage pluridisciplinaire Imaginaire du terrain vague (2019) avec Isabelle Miron, de l’Université du Québec à Montréal.

Depuis plusieurs années, je dirige la collection académique « Voix savantes » aux Éditions David à Ottawa, un projet qui me permet de mettre en valeur les recherches d’autres auteurs.

3. Vous êtes honorée pour avoir contribué de manière significative à l'avancement de la recherche dans votre domaine d'étude. Pouvez-vous nous décrire certaines de ces réalisations ?

Nicole Nolette

La Chaire de recherche du Canada en études des minorités me permet d’accepter des rôles de leadership importants dans mon domaine d’étude. Ainsi, depuis 2018, je suis présidente de la Société québécoise d’études théâtrales et je participe à l’organisation de ses colloques annuels. En 2019, j’ai coorganisé (avec Hervé Guay de l’Université du Québec à Trois-Rivières et Jean-Marc Larrue de l’Université de Montréal) le colloque Théâtre et nouveaux matérialismes; un ouvrage collectif découlant de ce colloque paraîtra sous peu aux Presses de l’Université de Montréal. En 2020, je coordonnais (avec Erin Hurley de McGill et Sylvain Lavoie de Concordia) le colloque Partition/Ensemble : Dialogues pancanadiens sur le théâtre quand la pandémie nous a invités à migrer en ligne. En 2021, un colloque en ligne coorganisé avec Andrew Houston de Communication Arts, Katrina Dunn de l’Université du Manitoba et Yana Meerzon de l’Université d’Ottawa a permis de réfléchir aux conséquences de la pandémie sur les arts vivants. Enfin, en 2022, j’ai participé (avec Jean-Marc Larrue et Marie-Eve Skelling Desmeules de l’Université du Québec à Chicoutimi) à l’organisation du colloque Les théâtres des collectivités. Ces colloques sont l’occasion de diffuser les recherches les plus récentes en études théâtrales.

Je suis aussi, depuis 2021, codirectrice de la revue Theatre Research in Canada/Recherches théâtrales au Canada avec Naila Keleta-Mae de Communication Arts. Il s’agit de la seule revue canadienne arbitrée qui se consacre explicitement au théâtre canadien et québécois dans les deux langues officielles. Elle constitue un espace incontournable pour la diffusion de la recherche scientifique relative au théâtre en tant que pratique artistique pluridisciplinaire dans le contexte des cultures au Canada et au Québec.

Élise Lepage

Mes recherches portent sur les concepts de lieux et d’espaces. Je m’intéresse particulièrement aux petites villes et aux régions éloignées, marginales, souvent délaissées par les médias et les systèmes économiques et politiques.

J’écris présentement un livre sur les paysages contemporains : comment ils évoluent au fil du temps, quel soin nous apportons à leur conception et leur entretien, ce qu’ils nous disent de notre rapport avec nos écosystèmes et comment ils influencent les interactions humaines.


Interview with Nicole Nolette and Élise Lepage

Established in 2012, the Faculty of Arts Awards for Excellence in Service, Teaching and Research recognize exceptional contributions made by faculty, staff and students. The Arts Award for Excellence in Research is intended to highlight and celebrate the contributions of regular faculty members who have demonstrated excellence in research, scholarship and leadership.

The Department of French Studies is proud to announce that Professors Élise Lepage and Nicole Nolette have recently been awarded this prestigious prize. Congratulations to you both!

1. Securing research funding is becoming increasingly difficult with the ever-growing competition across all disciplines. Can you talk to us about some of the funding opportunities you have been successful in securing?

Nicole Nolette

In 2021, I obtained funding from the Canada Council for the Arts, the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada, eCampusOntario, Canadian Heritage and the Secrétariat du Québec aux relations canadiennes. A significant portion of this funding supported the online conference Crisis and Recovery: Theatre and Performance before and after the Global Pandemic, organized by the Société québécoise d'études théâtrales (Quebec Society for Theatre Studies) and the Canadian Association for Theatre Research. Other funds have been used to support collaborative projects, such as the Modules in Advancing Intercultural Competence for Global Learners project led by Christine McWebb with the support of the Centre for Extended Learning, and Autour de Gilles Provost: faire l'histoire des théâtres francophones des deux rives de l'Outaouais project, led by Lucie Hotte of the Centre de recherche sur les francophonies canadiennes (CRCCF). Finally, another grant supports my current project on theatrical surtitling, its conservation and its use in cultural institutions in the Toronto area.

Élise Lepage

In my field, I see research funds as resources to train students, add complementary aspects to my projects, or improve their dissemination. The SSHRC grant I received a few years ago allowed me to train approximately ten students at both the undergraduate and graduate level. Two of those students accompanied me to meet authors and artists in Quebec, others have produced videos or helped me develop pedagogical resources based on my research which I then integrated into my courses.

As well, I feel it is very important to fund symposia and conferences so that colleagues may gather and engage in meaningful informal discussions. While video conferencing offers new opportunities for the exchange of ideas, there is no substitute for face-to-face meetings. Conferences are truly unique experiences, affording researchers the opportunity to discover new ideas and different perspectives and to build on their professional skills.

2. The Arts Award recognizes researchers who have made substantial contributions to their field. Can you tell us about some of your more recent publications?

Nicole Nolette

In 2021, I published two important articles. The first, published in a dossier on Quebec theatre in Revue d'Historiographie du Théâtre (online), raises the question of language in a certain narrative of Quebec theatre history. Indeed, the solo shows of Acadian Christian Essiambre (Les trois exils de Christian E.) and of the new artistic director of the National Arts Centre of Canada, Mani Soleymanlou (Un), question the linguistic and geographical boundaries of Quebec theatre. The other article, co-authored with Pénélope Cormier of the Université de Moncton (Edmundston) and published in the Revue de l'Université de Moncton, focuses on the Moncton-based company Satellite Théâtre. We are particularly interested in the local and international networks in which its two co-founders have invested since the early 2000s to ensure the success of their productions in New Brunswick, Quebec, and elsewhere in the world. In these publications, I seek to understand the dramaturgies and stage practices that characterize Franco-Canadian and Quebec theatre of the past and of the present.

Élise Lepage

Over the past few years, I have had the opportunity to work on several projects in collaboration with colleagues - an aspect I greatly appreciate. With my colleagues Guy Poirier and Tara Collington, I edited a collective work on minority literatures that pays tribute to our colleague François Paré (Les défis de la fragilité. Exiguity, distance and identity fantasies in the critical work of François Paré, 2020).  I also co-edited the multidisciplinary book Imaginaire du terrain vague (2019) with Isabelle Miron from the Université du Québec à Montréal.

For the past several years, I have been showcasing other scholars’ research as editor of the academic collection "Voix savantes" at Les éditions David in Ottawa.

3. You have been honored for having contributed significantly to advancing scholarship in your field of study. Can you describe to us some of these accomplishments?

Nicole Nolette

The Canada Research Chair in Minority Studies allows me to accept important leadership roles in my field of study. For example, since 2018, I have served as President of the Quebec Society for Theatre Studies and helped organize its annual conferences. In 2019, I co-organized (with Hervé Guay of the Université du Québec à Trois-Rivières and Jean-Marc Larrue of the Université de Montréal) the conference Théâtre et nouveaux matérialismes; an edited volume stemming from this conference will soon be published by the Presses de l'Université de Montréal. In 2020, I coordinated (with Erin Hurley of McGill and Sylvain Lavoie of Concordia) the conference Partition/Ensemble: Pan-Canadian Dialogues on Theatre when the pandemic required us to move online. In 2021, an online conference co-organized with Andrew Houston of Communication Arts (UWaterloo), Katrina Dunn of the University of Manitoba and Yana Meerzon of the University of Ottawa reflected on the impact of the pandemic on the performing arts. Finally, in 2022, I participated (with Jean-Marc Larrue and Marie-Eve Skelling Desmeules from the Université du Québec à Chicoutimi) in the organization of the conference Les théâtres des collectivités. These conferences are an opportunity to disseminate the most recent research in theatre studies.

Since 2021, I have also been co-editor of the journal Theatre Research in Canada/Recherches théâtrales with Naila Keleta-Mae of Communication Arts. This is the only refereed Canadian journal explicitly devoted to Canadian and Quebec theatre in both official languages. It is an essential space for the dissemination of scholarly research on theatre as a multidisciplinary artistic practice in the context of Canadian and Quebec cultures.

Élise Lepage

My research focuses on the concepts of place and space. I am particularly interested in small towns and remote, marginal regions, often neglected by the media and economic and political systems. I am currently writing a book about landscapes: how they transform over time, how we conceive them and care for them, what they tell us about our relationship with our ecosystems and how they influence human interactions.


Convergences 2023

Rassemblement annuel de jeunes chercheuses et chercheurs en études françaises, le colloque Convergences aura lieu le 28 avril à l’Université de Waterloo (salle à annoncer). Le thème de cette année est « Dépendance, Interdépendance, Indépendance : les manifestations multiples des rapports ». La professeure Kathleen Kellet (Toronto Metropolitan University), spécialiste des littératures et cultures francophones et québécoises avec un intérêt pour les littératures et cultures franco-canadiennes minoritaires ainsi que pour les voix immigrantes dans la littérature canadienne, nous fera l’honneur de sa présence et prononcera la conférence plénière. Les séances seront ouvertes au public. Pour toute information concernant le colloque ou l’appel à communications (en vigueur jusqu’au 1er mars), prière de consulter le site de l’événement ou de communiquer avec le comité organisateur à l’adresse suivante: convergenceswaterloo@gmail.com.

Convergences 2023
Convergences (2023) appel à communication

The Department of French Studies' annual conference for graduate students, Convergences, will take place on April 28 at the University of Waterloo (room to be announced). This year's theme is "Dependence, Interdependence, Independence: Multiple Manifestations of Relationships". Professor Kathleen Kellet (Toronto Metropolitan University), a specialist in Francophone and Quebec literatures and cultures with an interest in Franco-Canadian minority literatures and cultures and immigrant voices in Canadian literature, will deliver the plenary lecture. The sessions will be open to the public. For information about the conference or the call for papers (open until March 1), please visit the conference website or contact the organizing committee at convergenceswaterloo@gmail.com.